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Les milieux associés 2022-2023

PRÉSENTATION

Co-organisé par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM et le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA) de Aix-Marseille Université (AMU), ce séminaire mobilise des binômes de praticien·ne·s et théoricien·ne·s issu·e·s de l’école des Beaux-Arts et des secteurs artistiques (arts plastiques, cinéma, musique) de AMU. Il comprend six rencontres annuelles, réparties équitablement entre les deux semestres.

Les « milieux associés » (Gilbert Simondon) sont par essence des mi-lieux relationnels : des espaces-médiums. Ils constituent un point de départ, formel et thématique, permettant d’explorer dans les pratiques artistiques différents lieux de rencontre et de circulation entre le biologique, le technique et le social.

Le premier volet du séminaire (2022-2023) portera plus particulièrement sur des processus de fabrication articulant biologique et technique (images vivantes, biomorphisme), sur des espaces de perceptions et de représentations (cartographie, psychoacoustique), sur des mobilités impliquant conjointement les corps, les objets et les images. Mettant en évidence l’hétérogénéité temporelle de ces « nouvelles écologies », une programmation artistique élaborée par Maxime Guitton (Beaux-Arts de Marseille) complète ce séminaire.

 

Une proposition de Lia Giraud (artiste et docteure en arts visuels SACRe, PEA en photographie aux Beaux-Arts de Marseille) et Marie Rebecchi (Maîtresse de conférences en esthétique du cinéma à Aix-Marseille Université, membre du LESA).

 

PROGRAMME DU SÉMINAIRE :

Séance 1 : vendredi 21 octobre 2022 – 15h (Turbulence) 

Images vivantes Lia Giraud (Beaux-Arts de Marseille) & Marie Rebecchi (LESA) 

La notion d’« image vivante », utilisée dans différents champs disciplinaires et à différentes époques, porte en elle un paradoxe ontologique qu’il s’agira de décrypter à l’occasion de cette séance de séminaire. Nous verrons comment l’image, envisagée comme entité biologique, dessine une autre histoire du médium photographique qui peut faire écho à ses développements technologiques actuels et impose une nouvelle manière de penser l’œuvre d’art. Nous explorerons également une « vie des images » nourrie par les Visual studies et l’anthropologie visuelle, qui trouve une résonance particulière au sein des techniques cinématographiques, capable d’animer l’inanimé, de visualiser l’invisible, ou de révéler certaines caractéristiques esthétiques du vivant. Ces deux pistes nous amèneront à envisager l’image, non comme entité, mais comme un dispositif ou un « milieu-medium » élargi à son contexte de production. L’idée d’une « écologie des images » sera ainsi discutée par une double approche théorique et pratique.


Séance 2 : vendredi 4 novembre 2022 – 14h (Turbulence) 

Introduction du séminaire — Jean-Michel Durafour (directeur du LESA), Inge Linder-Gaillard (directrice des Beaux-Arts de Marseille) & Maxime Guitton (responsable de la recherche et de la programmation artistique des Beaux-Arts de Marseille)

Biomorphisme : La fleur, le kraken et le cristal — Jean Arnaud (LESA), Philippe Delahautemaison & Frédérique Entrialgo (Beaux-Arts de Marseille) 

Dans cette rencontre, les concepts de milieu associé et de biomorphisme seront interrogés à partir de pratiques artistiques qui mettent en jeu des formes du vivant et qui constituent des espaces de circulation entre le biologique, le technique et le social.

Chacun des trois intervenants a sélectionné des œuvres qui mettent en scène un type d’objet naturel selon différents médiums : la fleur pour Frédérique Entrialgo (végétal), le cristal pour Philippe Delahautemaison (minéral) et le kraken pour Jean Arnaud (animal). Leurs approches concerneront des formes diverses, entre fonction et fiction ; elles questionneront par croisements les processus de fabrication et les principes morphogénétiques qui les sous-tendent selon une topique principale : quels récits, imaginaires, usages et fonctions symboliques ces formes définissent-elles ? Et comment, en retour, ont-elles contribué à structurer nos organisations sociales et modes de pensée ?

Captation vidéo :

https://amupod.univ-amu.fr/video/24348-les-milieux-associes/


Séance 3 : vendredi 9 décembre 2022 – 15h (Turbulence)

Tout chante – marcher/cartographier — Anna Guilló (LESA) & Nina Leger (Beaux-Arts de Marseille), avec Elsa Noyons (invitée)

Les travaux de Nina Leger et d’Anna Guilló convoquent tous deux la notion de cartographie : l’écriture d’un lieu exploré sous la forme du roman (Antipolis, ed. Gallimard, 2022*) et une recherche artistique sur la cartographie alternative et de ses enjeux politiques (programme de recherche antiAtlas des épistémicides**, collectif HIC SUNT).

A l’occasion de cette séance, le binôme envisage de pratiquer la cartographie d’un lieu marseillais avec Elsa Noyons(Déplier l’ordinaire. Cartographies narratives de la goutte d’or 2018-2020, ed. LJMTL***), suivie d’une discussion avec l’artiste invitée.

Captation vidéo :

https://amupod.univ-amu.fr/video/24979-les-milieux-associes-tout-chante-marcher-cartographier/


Séance 4 : vendredi 3 février 2023 – 14h (Turbulence) 

Évaluer les retards et leurs motifs, un problème de direction — Pierre-Laurent Cassière (Beaux-Arts de Marseille) & Sandrine Ozerov (LESA)

La localisation des sources sonores est une des fonctions perceptives de l’audition.  Si les variations d’intensité entre les signaux perçus par chaque oreille d’un individu jouent un rôle évident dans sa perception de l’espace, des écarts temporels bien plus fins — de l’ordre du millième de seconde — contribuent également à la compréhension de son environnement sonore. Comment fonctionnent ces différences temporelles dans l’audition humaine ? Quel rapport à l’espace physique et sonore induisent-elles ?  D’autres exemples existent-ils dans le monde animal ? Quels usages technologiques, artistiques et médiatiques en découlent ?
En s’appuyant sur une approche didactique, sensorielle et plastique, cette conférence performée sera ponctuée de projections sonores illustrant certaines notions psychoacoustiques et autres phénomènes liés à ces écarts inframinces.

Légende image : Athanasius Kircher, Phonurgia Nova, 1673

Captation vidéo :

https://amupod.univ-amu.fr/video/26749-les-milieux-associes-evaluer-les-retards-et-leurs-motifs-un-probleme-de-direction/


Séance 5 : vendredi 10 mars 2023 — 14h (Turbulence)

Mobiles et mobilités — Fabien Faure (LESA) & Jean-Baptiste Sauvage (Beaux-Arts de Marseille)  

À partir de quelques exemples empruntés à l’histoire des formes et des techniques, on fera retour sur l’extraordinaire mobilité d’usage qui a affecté les géométries modernes et modernistes. Car, contrairement à l’ambition affichée par certaines avant-gardes historiques – qui souhaitaient affranchir leurs élaborations des contingences sensibles au profit d’un « monde sans-objet » (Malevitch) –, un tel monde, renvoyé sur le champ au monde des faits, des fonctions… et des objets, a inspiré toutes sortes de déclinaisons et réinvestissements communicationnels, publicitaires, urbanistiques, voire militaires et, partant, de projections in situ. Aussi, le devenir versatile des abstractions radicales montre-t-il à quel point l’artistique fraye, bon gré mal gré, avec l’utilitaire, adoptant ses codes, ses normes, ses visées, bref son commerce. Ou comment des signes que l’on avait crus débarrassés des chatoiements du divers et de la circonstance sociale se sont avérés indéfiniment empruntables, et comme disponibles.

Mais alors, que faire, aujourd’hui, avec les moyens de l’art, de telles mobilités, sinon les accueillir dans leur mouvement même ? Appliquant cette suggestion à la lettre, on s’interrogera à propos de l’expression « faire de la moto » et, plus exactement, s’agissant du travail de Jean-Baptiste Sauvage : « que faire, aujourd’hui, en art, d’une moto ? ». Pour l’artiste, cette machine constitue-t-elle une prothèse corporelle, un instrument performatif, un outil traceur, une sculpture mobile, un dispositif filmique, une machine à voir, un opérateur spatial ou bien tout cela à la fois et d’autres choses encore ?

Enfin, l’objet intitulé Naka, de 2022, nous fera reconsidérer rien moins que l’idée de sculpture à l’âge contemporain. Soit, de la sculpture en tant qu’objet technique, artefact médiateur, substitut, parure, fétiche, support fascinatoire, forme vue – c’est-à-dire accueillie –, mais aussi forme informe et, qui sait, contreforme. Mobilités encore.

Capatation vidéo :

https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/les-milieux-associes/video/26558-les-milieux-associes-mobiles-et-mobilites/


Séance 6 : vendredi 7 avril 2023 – 14h (Turbulence) 

Délégations   — Marion Balac (Beaux-Arts de Marseille) & Damien Beyrouthy (LESA) 

L’acte de délégation peut autant supposer une relation d’intérêt, d’influence, un rapport de pouvoir, qu’une forme d’abandon, de don, de confiance envers l’autre (humain, machine, vivant). Qu’il s’agisse de l’un ou de l’autre, une non-réciprocité entre le.la délégataire et le.la délégué.e définit cet acte.

À l’ère numérique, la délégation se produit aussi bien entre humains, machines que vivants et se fait par des canaux de sous-traitance, des algorithmes, des formes hybrides ou des relations interpersonnelles plus classiques.

À partir de divers types de délégation, Marion Balac et Damien Beyrouthy tireront des fils pour penser les places, les effets de pouvoir et les relations engendrées par cette relation inter-agentielle particulière.

Captation vidéo :

https://amupod.univ-amu.fr/turbulence/les-milieux-associes/video/26741-les-milieux-associes-delegations/


PROGRAMMATION ARTISTIQUE ASSOCIÉE :

Soirée 1 : mardi 8 novembre 2022 – 19h30 (Conservatoire Pierre Barbizet – salle Billioud)

Une poétique de l’itinéraire — discussion performative entre Emanuele Coccia(philosophe) et Chourouk Hriech (artiste) 

Toujours à l’affût des rythmes du monde que nous traversons, cette discussion performative prendra les formes du temps et des actes que nous partagerons. Navigateurs et navigatrices des mots et des images, chevauchant les lignes chacun·e à nos manières et à nos endroits, cet échange sera le lieu et l’espace des « métamorphoses », (titre éponyme d’un ouvrage de Coccia), des tissages entre les différentes pensées qui nous habiteront en cet instant t, juste le temps de cheminer sur une possible poétique de l’itinéraire.

Une soirée organisée par les Beaux-Arts de Marseille au Conservatoire Pierre Barbizet. Un événement INSEAMM.

Emanuele Coccia (né en 1976) est philosophe. Il est maître de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS).

Chourouk Hriech (née en 1977) est artiste franco-marocaine. Diplômée de l’ENSBAL en 2002, elle est professeure aux Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM.

Légende image : Chourouk Hriech, Diptyque Voyages immobiles (2021) © David Atlan

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Soirée 2 : mardi 17 janvier 2023 – 19h (Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur – Plateau multimédia)

Conférence de Violaine Sautter (géologue) suivie d’une visite spéciale de l’installation Follow The Water (3 channel video, 2022) de Pauline Julieret Clément Postec (artistes et réalisateurs). 

Déambulations du cœur de la Terre à la surface de Mars — conférence de Violaine Sautter (géologue) suivie d’une visite de l’installation Follow The Water (3 channel video, 2022) de Pauline Julier et Clément Postec (artistes).

Pour ce nouveau rendez-vous imaginé en écho au séminaire Les Milieux associés, co-organisé par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM et le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA) de Aix-Marseille Université (AMU), trois invité·e·s se proposent de lever les yeux vers Mars pour comprendre l’enfance de la Terre, et d’écouter les récits enchâssés de personnes croisées dans le d

ésert de l’Atacama pour mieux délirer la planète rouge. Deux propositions de nature et de forme différentes mais dont les propos s’amplifient l’un et l’autre.

En une conférence intitulée Déambulations du cœur de la Terre à la surface de Mars, la géologue Violaine Sautter nous invite à la suivre sur une ligne de crête vertigineuse arpentée depuis des années au fil de ses recherches qui l’ont conduit des entrailles de la Terre aux volcans martiens.

Tandis que les artistes Pauline Julier et Clément Postec nous proposent de découvrir Follow The Water, une installation polyphonique issue de leur enquête au long cours Occupy Mars, qui appréhende la planète rouge comme un miroir tendu à la Terre, observée à l’aube du nouvel âge de l’exploration spatiale, de l’extractivisme et du colonialisme.

 Synopsis :

Hiver 2021. Désert d’Atacama, Chili.

Autour d’une des plus grandes mines de lithium du monde, plusieurs protagonistes racontent leur attachement à ce territoire. S’entrechoquent l’engagement d’une indigène pour les droits de l’eau, les doutes des scientifiques en exploration du désert comme analogue à la planète Mars, la croyance des industriels, les spectres de la colonisation et les récits des nouveaux explorateurs. La quête des traces de la vie dans l’univers creuse celle de l’équipe du film, vertigineuse et absurde. Les voix s’emmêlent et les discours s’enrayent. Le paysage aride et sec du désert se confond bientôt avec celui de la planète rouge et de ses délires raisonnés. Telle une boule de cristal, Mars apparaît comme le début et la fin du temps.

Violaine Sautter est directrice de recherche au CNRS dans l’antenne Muséum national d’histoire naturelle (MNHN) du laboratoire de l’IMPMC où elle est responsable de la collection de Roche endogène. Minéralogiste terrestre et extra-terrestre, elle travaille sur des roches d’origine profonde magmatiques et métamorphiques, des météorites et la surface de Mars à travers les yeux du robot Curiosity et Perseverance. Elle a reçu la médaille de bronze du CNRS en 1991 pour ses recherches sur les roches profondes et celle d’argent en 2016 pour ses travaux sur Mars. Ses travaux sont publiés dans plus d’une centaine d’articles dans des revues internationales. Elle a été commissaire scientifique de plusieurs expositions :  Diamants : au cœur de la Terre, au cœur des étoiles, au cœur du pouvoir en Galerie de Géologie au MNHN en 2001, L’Eau sur Mars au Pavillon de l’Eau en 2014, Terre précieuse au musée de la céramique à Rouen en 2021.  Elle a fait de nombreuses conférences grand public et des performances à la Villa Médicis (Jeudi de la Villa), à la fondation Cartier (Soirées Nomades), au Centre Pompidou (cycle Planétarium). Elle a publié aussi dans des revues grand public (La Recherche, Pour la Science, L’Astronomie, Cosinus, les revues Reliefs et le 1) et participé à de nombreuses émissions de radio. Pauline Julier est artiste et réalisatrice. Elle explore comment histoires, rituels, connaissances ou images créent et animent les liens entre les humains leur environnement. Ses films et installations sont composés d’éléments d’origines diverses (documentaire, théorique, fictionnel) pour restituer la complexité de notre rapport au monde. Ses installations et films ont été projetés dans des centres d’art contemporain, des institutions et des festivals du monde entier, notamment au Centre Pompidou (Paris), au Loop (Barcelone), à Visions du Réel (Nyon), au Tokyo Wonder Site (Tokyo), au Musée d’art moderne de Tanzanie, au Geneva Art Center, au Palazzo Grassi (Venise), à New York, Madrid, Berlin, Zagreb, à la Cinémathèque de Toronto et au Pera Museum d’Istanbul. Julier a présenté une exposition personnelle au Centre Culturel Suisse à Paris (CCS) en 2017 et a reçu deux fois le Prix fédéral d’art suisse (2010 et 2021). Son film « Naturales Historiae » a été diffusé en ligne sur Vdrome.org et son prochain film, « Way Beyond », sélectionné en compétition à Visions du Réel 2021 est sorti dans les salles suisses en octobre 2022. Elle écrit actuellement un long métrage de fiction avec Alina Film, et a présenté le printemps dernier une grande installation à l’institut d’Art Contemporain de Villeurbanne et une rétrospective au Plaza à Genève cette automne.

Clément Postec est conseiller artistique, commissaire d’exposition et réalisateur. Il accompagne le développement de projets au croisement du cinéma et de l’art contemporain (films, expositions) ainsi que le déploiement de lieux et d’institutions culturels. Pour les Ateliers Médicis, il conçoit et dirige plusieurs programmes artistiques (expositions, commandes, résidences, workshops, éditions). Ses films (courts métrages et essais) mêlent problématiques territoriales et histoires intimes. Ils ont été montrés en France (Mac Val, Le Fresnoy, Rencontres Paris-Berlin-Madrid, Collège des Bernardins, Le Mois du Film Documentaire) et à l’étranger. En 2016, le Cnap et le G.R.E.C lui commandent Mille autres raisons et le film est sélectionné en compétition internationale au Festival du nouveau cinéma de Montréal. En 2020, SAKINA est présenté au festival Côté Court. Il développe actuellement avec Nelson Bourrec Carter un projet de long métrage franco-américain, Cathedral City. Occupy Mars, enquête qu’il mène avec Pauline Julier, est lauréat du programme Mondes nouveaux du ministère de la Culture. Perseverance Valley, projet de long métrage co-écrit a été sélectionné au CPH:DOX Forum project en 2021 et l’installation Follow The Water, co-réalisée, est présentée à l’Institut d’art contemporain de Villeurbanne en 2022.

Une soirée organisée par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM en partenariat avec le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Légende image : Pauline Julier & Clément Postec, Follow The Water (2022)

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Soirée 3 : mardi 7 février 2023 – 19h (Conservatoire Pierre Barbizet )

Jetsun Mila (1986)  — diffusion de la pièce d’Éliane Radigue par Emmanuel Holterbach (compositeur·rice·s)

Pour ce troisième rendez-vous imaginé en écho au séminaire Les Milieux associés, co-organisé par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM et le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA) de Aix-Marseille Université (AMU), Emmanuel Holterbach est invité à diffuser la pièce Jetsun Mila de la compositrice pionnière de la musique électroacoustique Éliane Radigue.

Créée en 1986 sur synthétiseur ARP 2500 au Groupe d’étude et de réalisation musicales (GERM), à Paris, JetsunMila est une œuvre en neuf temps, inspirée de la vie de Milarepa, grand yogi et poète tibétain du XIe siècle. L’histoire de sa vie telle qu’elle fut racontée à son plus proche disciple, Rechungpa, représente un des ouvrages les plus populaires de la culture tibétaine.

Éliane Radigue est une figure singulière dans le paysage des musiques expérimentales actuelles. Si ses méthodes d’écriture puisent dans la musique concrète française, à laquelle elle s’est formée auprès de Pierre Schaeffer puis de Pierre Henry, elle concentre dès le début des années 1970 son œuvre sur les potentialités sonores qu’offre le synthétiseur ARP 2500. Depuis 2004, elle se consacre à la composition d’un répertoire acoustique pour instrumentistes. Sa musique, tressée d’ondes sonores continues et chatoyantes, exalte lentement toutes les propriétés harmoniques et acoustiques pour faire de l’écoute une intense expérience intérieure.

Compositeur de musique concrète et artiste sonore, Emmanuel Holterbach est l’archiviste d’Éliane Radigue, à qui il a consacré une biographie (éditions INA/GRM).

Une soirée organisée par les Beaux-Arts de Marseille au Conservatoire Pierre Barbizet. Un événement INSEAMM.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.

Légende image : Éliane Radigue, Jetsun Mila (Lovely Music, 1987, cassette)


Soirée 4 : mardi 28 mars 2023- 18h30

Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université (Iméra) — 2, place Leverrier 13004 Marseille

 

To Be DeterminedConférence-performance de Jeff Guess (artiste) suivie d’une carte blanche (programme de films)

To be determined  est une expression anglaise qui porte en elle une certaine ambiguïté. D’un côté, elle qualifie un événement futur qui aura bien lieu, mais qui manque de précision, les détails restant encore inconnus, leur forme exacte attendue. Mais de l’autre, elle convoque un état d’esprit, une hyper-focalisation sur un but bien identifié mais incertain, entouré d’obstacles et d’entraves, un entêtement obsessionnel pour arriver à ses fins, malgré tout. Cette conférence-performance se situe au milieu de ces eaux troubles.

En deuxième partie de soirée, un programme de films expérimentaux établi par Jeff Guess sera proposé :

  • Cécile Fontaine, Correspondance (1984, 3 min, silencieux, 16mm, couleur)
  • Vicky Smith, Not(a)part (2019, 6 min, sonore, 16mm, couleur)
  • Gary Beydler, Pasadena Freeway Stills (1974, 6 min, silencieux, 16mm, couleur)
  • Jérôme Cognet & Karen Luong, Ciel dégagé 3/10ème (2018, 6 min, sonore, fichier, couleur)
  • Maurice Lemaître, The Song of Rio Jim (1978, 6 min, sonore, 16mm, noir & blanc)
  • Takashi Ito, Spacy (1981, 9 min, sonore, 16mm, couleur)

Jeff Guess est artiste, commissaire d’exposition, chercheur et professeur à l’École Nationale Supérieure d’Arts Paris-Cergy. Son travail est principalement une investigation artistique et archéologique de l’image technique et de ses multiples enchevêtrements avec le langage et la voix. Ses expositions récentes et à venir incluent Visiones expandidas. Fotografía y experimentación, CaixaForum (Madrid, Barcelone et Saragosse, 2022-23), Collection permanente, Centre Pompidou (Paris, 2020-2021), The Supermarket of Images, Red Brick Art Museum (Pékin, 2021) et Jeu de Paume (Paris, 2020) et Snap & Share, SFMoma (San Francisco, 2019).

Jeff Guess est en résidence à l’Iméra (Institut d’études avancées d’Aix-Marseille Université) de septembre 2022 à juillet 2023.  Avec l’artiste Christophe Bruno, aussi résident, ils y ont créé la galerie Xanadu.

To Be Determined est le quatrième rendez-vous imaginé en écho au séminaire Les milieux associés, co-organisé par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM et le Laboratoire d’Études en Sciences des Arts (LESA) de Aix-Marseille Université (AMU). Il est organisé par les Beaux-Arts de Marseille – INSEAMM en partenariat avec l’Iméra et en lien avec la galerie Xanadu.

Entrée libre et gratuite dans la limite des places disponibles.
Il y aura aussi un vernissage le soir même à la galerie Xanadu.

Légende image : Jeff Guess, sans titre (2023)