Le Réseau Cinéma
RÉSEAU CINÉMA EN ÉCOLES D’ART
Partant du constat de la diversité des pratiques du cinéma au sein des écoles d’art, un ensemble d’enseignant.e.s artistes et théoricien.ne.s se sont regroupé.e.s au sein du Réseau Cinéma pour mettre en œuvre une pratique du cinéma et des objets filmiques ou « cinéma élargi » comme pensée, modèle et méthode de recherche en art.
Lors d’une première phase de recherche (2016-2018), les travaux ont questionné la mise en espace du pouvoir colonial dans les musées ethnographiques et dans les jardins tropicaux. Les recherches se sont ainsi concentrées sur l’analyse des structures narratives de ces lieux de mise en scène du pouvoir colonial à partir de concepts et du vocabulaire propres au cinéma : hors champ, champ/contrechamp, raccord, faux raccord, rupture, intervalle, synchronisation, ré-enchaînement, distanciation. Cette recherche a abouti à la production de formes et objets narratifs (projections, installations, performances) déjouant l’autorité muséale pour envisager un « antimusée » des multiplicités. Cette recherche initiale, a amené le réseau à s’interroger en tant que forme toujours en mouvement, non portée par une vision centrale et unique. Dans cette perspective, la recherche actuelle (2018-2020) se porte vers les formes collaboratives ou de co-création qui réinventent un faire-ensemble interrogeant le travail collectif hiérarchisé propre à une grande partie de la production cinématographique. Le Réseau Cinéma essaie, à partir du lieu singulier des écoles supérieures d’art, de faire place à l’expérience avec, et voir émerger, peut-être, des cinémas-expériences qui n’imposent pas une seule idée-forme de cinéma.
Ce programme est subventionné par le Ministère de la Culture, le Réseau Cinéma rassemble plusieurs écoles supérieures d’art et réfléchit à la place prise par le cinéma ces dernières années au sein des écoles d’art.
Les objectifs :
• Étude de l’histoire du cinéma ethnographique, de sa critique et de ses relectures.
• Réflexions autour des musées d’ethnographie et d’histoire naturelle comme éléments cruciaux pour la construction de la modernité européenne par la définition d’une altérité (nature, cultures lointaines).
• Comprendre les conceptions du temps et de l’espace dans ces musées.
• Réflexions sur la production d’images dans ces espaces – si la caméra a intégralement fait partie de l’entreprise coloniale, que la conquête et le contrôle des territoires colonisés se sont passés aussi par l’image, que veut dire «décoloniser le regard»?
• Le statut des objets dans les collections : en quelle mesure les approches latouriennes ou des nouveaux matérialismes permettent de concevoir autrement le pouvoir d’agir des objets exposés ? Quel effet cette conception pourrait-elle produire sur le cinéma?
• Rencontrer des artistes et théoricien(ne)s qui travaillent ces questions.
Les partenaires :
Les Laboratoires d’Aubervilliers et les écoles supérieures d’art du Réseau Cinéma : les écoles d’art d’Aix-en-Provence, d’Angers, de Bourges, de Marseille, de Valence-Grenoble et de Toulon.
Aux Beaux-Arts de Marseille, ce projet est porté par Nicolas Feodoroff et Lise Guéhenneux.