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Diplômés

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Paysage métaphysique, Juste milieu 1, 2011 Huile sur toile, 220 x 180 cm
  • Art

  • 2011

Yang Yooree

Faut-il toujours que le matin revienne?

Dans cette série de tableaux, la nature est souvent lointaine : la montagne, la forêt ou la mer, toujours à l’heure étonnante où l’on devine encore un peu les choses qui vont disparaître dans quelques minutes, englouties par la nuit, et livrées aux bruits effrayants. L’Histoire de l’art ne fait pas l’économie de couchers de soleil ou d’aubes naissantes. Symbolique, spirituel, illustré, le passage du jour à la nuit et son opposé m’ont permis de les représenter.

Dans l’histoire de la représentation, qu’en est-il de l’heure où l’ombre s’épaissit et la lumière devient rare, cet instant « entre chien et loup » où le paysage semble dépourvu d’aspérités ? Plat, sans point de fuite mais infini. Il se fait terre, ciel, monde, univers, totalité. Ce temps n’est plus seulement égal à l’obscur ou au néant.

Quelque chose s’est retourné, s’est inversé dans notre conscience, un nouveau monde apparaît. Je suis maintenant « dans le noir qui éclaire l’esprit » (Samuel Beckett).

Cette vision nocturne, sous forme de préliminaires, alimente ce qui deviendra paysage mental. Ma peinture nocturne règne nécessairement, organiquement, sous l’influence du monde visible, de sa substance et de son climat. Elle n’est plus un simple objet extérieur, un sujet de contemplation, un rival du réel.

Elle n’est pas de l’inertie ou de la passivité mais de la découverte. Je vois l’obscurité dans les paysages de ma peinture. Je la vois encore dans ma tête.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2011)