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Déroulement de ma performance Rien c’est bien :

Je saute sur place, la bouche grande ouverte, en levant les bras, jusqu’à ce que je sois bien essoufflé. Je m’assieds par terre, le dos contre le mur, en tenant une petite affiche où il est écrit : “Rien c’est bien”. Quand j’ai repris mon souffle, je me relève. Je saute encore sur place, la bouche ouverte, mais cette fois en criant, en hurlant, le plus fort possible, jusqu’à ce que je ne puisse plus le supporter. Je me rassieds par terre, dos contre le mur, en tenant la même affiche. J’y reste jusqu’à ce que je reprenne mon souffle. Rien, c’est une obsession. Peut-être pour éviter tout le reste (ou y parvenir). J’imagine que l’impossibilité du rien ne disant rien demeure totale. C’est cette absurdité qui m’intéresse, ce désir intransigeant de l’impossible, cette compréhension de l’échec potentiel de n’importe quoi. Le rien est pour moi une pratique indéfinie, au-delà de la volonté de représentation, une pratique que je qualifie de “métadisciplinaire”, c’est-à-dire qui transcende le concept de discipline artistique. C’est une pratique ontologique, une construction de soi. À cet égard, je me sens assez proche de ce que disait Foucault : “Je suis un expérimentateur en ce sens que j’écris pour me changer moi-même et ne plus penser la même chose qu’auparavant”. L’écriture, la parole, la performance et l’art audio s’inscrivent dans la temporalité et le mouvement plutôt que la matérialité et la fixité. L’art a besoin de temps pour échapper à l’instantanéité de la Société Spectaculaire Marchande. “C’est seulement dans le temps, sous la forme du temps, que l’existence indéterminée se trouve déterminable” (Gilles Deleuze). Si j’utilise aussi l’édition et l’Internet, c’est pour amalgamer la parole et l’image, pour élargir la diffusion, élargir l’espace-temps de l’art, pour permettre un rapport différent avec le spectateur. Je ne limite pas, je multiplie.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2009)