Art
2012
Xiaoxiao Liu
J’espère toujours pouvoir réaliser quelque chose d’aussi proche que ce que je désire instinctivement. Je pense que l’art est une obsession qui concerne la vie. Cette question est de mon point de vue essentielle, tout comme est essentiel le fait de devoir se nourrir pour vivre. C’est pourquoi je palpe la nourriture. Je touche à la nourriture. Elle m’attire.
Je vois la nourriture de façon différente. C’est comme un paysage. Ou bien je la personnifie. Ses substances sont comme des amis avec lesquels je peux merveilleusement communiquer. Par les couleurs et les matières picturales, sur des grands formats.
Le moment le plus joyeux est celui où la peinture a dépassé le sujet, où elle a lieu au-delà du motif, où elle déborde littéralement de l’image. Je laisse la peinture faire son oeuvre, dans le fluide et la coulure, sans trop contrôler les formes pour ne pas être dans la représentation ni l’illustration. À ce moment-là, la nourriture est toujours présente mais le sujet a disparu. En face de moi, c’est la peinture.
Ce qui m’amène à la seconde part de mon travail, qui à sa manière vient confronter ma recherche picturale sur la nourriture, orientée dans une recherche plus abstraite où il est question de la Couleur, en polychromie de nuances et sensations, loin de toute représentation et figuration de nourriture. Les tableaux forment des compositions en bandes alternant différentes couleurs et matières. Ces peintures verticales peuvent en quelque sorte s’envisager comme des nuanciers des tableaux de l’autre série « nourriture » dans la mesure où ces deux explorations picturales se nourrissent l’une l’autre.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2012)