Design
2010
Xiaoxiao Liu
Les voitures s’écoulent comme un courant et les chevaux qui galopent en file ont l’allure d’un dragon – Projection d’un univers personnel et changeant sur une réalité formatée et effective.
La fonction de la ville est forte, mais à cause de cette force, la ville manque de rêves. Son usage mécanique transforme la ville en un extrême simple, unique et fade. Ces aspects de la vie urbaine m’ont fait ressentir un certain ennui, voire de la tristesse. Les pas rapides du métro remplacent les chuchotements de la rivière le long du parc ; les routes droites, larges, rapides remplacent les longues allées sinueuses. Indéniablement, la fonctionnalité de la ville « puissante » est essentielle, mais la ville ne peut pas manquer de rêve.
Ce projet a pour idée l’intégration entrecroisée de la beauté et de la ville. Et cette beauté qui va fusionner dans la ville est utilisée en complément de la fonctionnalité puissante de la ville. C’est-à-dire que je vais mettre des erreurs dans la ville. La ville peut devenir plus sensible avec ces erreurs, et les erreurs peuvent aussi en renforcer l’interaction et le sens de l’humour.
Un piéton s’apprête à traverser la rue, où se trouvent également présents les autres moyens de transport, ainsi qu’une projection interactive au sol composée des nouvelles signalisations figurées par les animaux qui correspondent à ces transports. Par l’action conjuguée des gestes et du déplacement de cette personne, le motif animal qui symbolise le piéton va se projeter devant lui pour informer les autre transports de son arrivée. Cela crée un nouveau système routier plus intéressant, qui peut ajouter de l’humour, de la symbolique et de la poésie dans un modèle de ville formaté super fonctionnel et redoutablement efficace au rythme rapide.
Comme il s’agit d’une projection interactive, elle offre une participation possible plus importante dans la vie urbaine au quotidien et fait sortir les habitants de leur « home sweet home » pour aller à la rencontre de nouvelles expériences, pour les inviter à déambuler dans la ville et faire connaissance avec les beautés de la vie citadine. Par les animaux qui jouent les incarnations des moyens de transport, les traces au sol, les erreurs animées, des moments chaleureux et naturels sont enfin réalisables. Les outils numériques permettent une interactivité au niveau du sol du territoire urbain et dans la vie citadine en général. La ville a enfin son rêve : elle demeure fonctionnelle et dans le même temps, elle montre sa grande beauté sous une forme très sensible.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2010)