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XIAO QI

Je suis arrivé en France il y a 2 ans, en 2016. Pendant ces 2 années passées ici, la chose qui me manqua le plus, c’est ma ville, chez moi : Pékin.

C’est la raison pour laquelle je travaille sur cette idée du mal du pays, à partir de mon expérience personnelle et de la ville qui incarne pour moi la nostalgie : Pékin. Cette ville a façonné mon caractère. Je me souviens d’une salle de cours où je regardais par la fenêtre un ciel jaune (à cause d’une tempête de sable). Je me souviens de mon père assis sur le seuil de chez-moi en agitant un éventail. Je me souviens que mon grand-père jouait les sauterelles avec moi. Ces images tournent toujours dans ma tête, elles ne sont pas le sujet d’un jugement moral (bien/pas bien), tout est neutre mais tout représente une part chevillée fermement à mon corps.
Je me suis posé cette question : qu’est-ce que je vois et qu’est-ce que je ressens en tant que Pékinois qui vit à Marseille et qui voyage en Europe ? Je me suis répondu à travers mon travail.

 

Dans la vidéo Ruelle marseillaise-pékinoise, je marche dans une petite rue étroite de Marseille, mais je vois une ruelle pékinoise qui « roule » vers moi.

Dans la série de photographies Les voyages, je vois toujours un élément de chez moi qui se glisse dans le fond d’un paysage d’ici.

J’ai également assemblé des éléments clichés pékinois et marseillais, comme les noix de jeu et la porcelaine bleue et blanche qui représentent Pékin, comme le savon de Marseille et le logo de l’OM qui représentent la cité phocéenne, pour faire des objets hybrides qui racontent mes sensations à Marseille, et des histoires entre ces deux villes.

Une forme en creux empreinte typiquement pékinoise marque les savons de Marseille des Empreintes. Il n’y a pas de véritable objet présent dans le savon, mais un vide, et cette empreinte inscrite dans le savon va disparaître petit à petit en le mouillant, en l’utilisant dans sa vie de tous les jours. Mes pensées nostalgiques, en manque de chez-moi, sont littéralement symbolisées par cet objet éphémère.