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Diplômés

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Cages, 2013 Métal, 240 x 130 x 90 cm
  • Art

  • 2013

Wendy Vachal

Parler de gants implique l’idée de paires. Néanmoins lorsque je trouve ces gants isolés, séparés de leurs doubles, que je les assemble, les superpose, les interpénètre, ils apparaissent comme un « bouillon de culture » où mixité et multiplicité laissent place à une nouvelle forme de petites bêtes de l’ordre du monstrueux. Leurs histoires et leurs représentations s’entrelacent pour faire de ce qui était condamné à finir dans le caniveau — chose morte et oubliée — une renaissance à l’état du vivant, et composer, une fois tous les sujets réunis, un nouveau corps et une nouvelle identité. Le vivant se manifeste également à travers les moulages de pouces — le doigt préhenseur (caractéristique de l’être humain) qui désigne le « un » nous investit dans un espace où le gant, enveloppe célibataire, est rempli de l’addition de plusieurs unités. Ici encore les possibles états schizophréniques rendent l’objet étrange et hors-norme.

Des recherches avec des objets, des images solitaires. Aller à la rencontre de leur Double, leur symétrie. Les poser dans des états symbiotiques. La symbiose est un territoire d’harmonie ultime, d’union parfaite, d’interdépendance, dont l’équilibre se fait Roi. L’illusion d’un diapason duquel, en arrière plan, se dégage cette sensation d’étouffement, d’enfermement, d’asphyxie, dont il est impossible de s’extraire.

Comme un masochisme décidé, les figures qui se ressemblent, s’assemblent, se dévorent dans une anthropophagie malsaine. Résulte l’état de deux identités qui n’en deviennent plus qu’une seule, une « bête à deux dos », anormale, siamoise.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2013)