Vanessa HUSSON

J’aime raconter des histoires, des histoires de paysages vifs et colorés sur des pages XXL, et imaginer leurs représentations activées par la déambulation du spectateur. Des histoires de territoires complètement irréels relevant de l’étrangeté.

J’apprécie le contraste qui prend forme entre les inspirations d’origine que je reprends de questions de paysages trouvées dans l’Histoire de l’art et le cinéma (perspectives, couleurs, plans) et les séries de dessins graphiquement très assumés que je produis. Celles-ci sont vives en couleurs, rappelant à leur manière le dessin d’enfant. Je porte justement une attention particulière à l’affirmation du geste-coloriage. La narration suggérée sur ces grandes pages opère par des pavés narratifs, évidemment empruntés à la bande dessinée mais aussi au mode de création de films : le story-board. L’emploi de la craie grasse et du crayon de couleur crée un rapport geste/couleur, une dynamique de mouvement présent et mise en évidence sur chaque image. Se réalise alors un frottement visuel, mettant en oeuvre une série de paysages surréalistes et imaginaires.

L’impression en sérigraphie me permet non seulement de multiplier les images mais aussi de jouer avec les formes colorées et de combiner les superpositions de celles-ci, révélant par transparence de nouvelles géométries, de nouveaux espaces, presque à l’infini.

Tout en m’affranchissant de mon habituelle pratique picturale, je continue à construire de nouveaux territoires colorés. J’invite le spectateur à y jouer aussi. Par la sculpture, je lui permets de générer des paysages à l’infini grâce à un jeu de construction (cubes, pyramides, etc.) sur table, au sol ou in situ ; ou encore de se promener dans le paysage, formé de panneaux de bois disposés à la façon d’un décor de théâtre.