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Diplômés

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Hairspray queen, rouleaux de lavage, dimensions variables, 2006
  • Art

  • 2007

Stéphanie Cherpin

Si le cœur d’une cité est traditionnellement dévolu à la vie politique et culturelle, sa périphérie est un amas de chantiers, industries et grandes surfaces. C’est pourtant l’émerveillement propre à la monumentalité et la profusion brutale de ces lieux, que s’efforce de reconnaître (rencontrer et honorer) l’œuvre sculptée de Stéphanie Cherpin. Cette reconnaissance est le point de départ de tout un processus sculptural. Explorer, arpenter ces territoires périphériques. Guetter parmi les pièces détachées des magasins de bricolage, dans l’accumulation de matériaux désactivés, les différents éléments d’une structure esthétique, née de leurs combinaisons. À la différence du collage, ces hybridations produisent une altération, un transfert de qualité entre formes et matériaux : la métamorphose d’une baignoire en planches à repasser apparaît alors comme une évidence. Cette même évidence qui nous fait reconnaître dans les brosses multicolores de lavage de voiture ce qu’il faut de majesté pour constituer une œuvre à part entière. L’assemblage ne se fait pas non plus sans travestissements : l’application de peinture comme maquillage, délibérément vulgaire et dérangeant, un maquillage de voiture volée, qui se préoccupe moins d’embellir que de faire effet. C’est une sculpture faite de tension, qui obstrue délibérément le passage, dans laquelle on se prend les pieds. L’inachèvement, notion qui traverse toute l’histoire de la sculpture, est ici largement célébré. Elle ne fige rien, elle fait des propositions, esquisse une multitude de lignes de fuite. Une sculpture limite, qui refuse de s’accomplir, dépouillée de toute sophistication.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2007)