Art
2011
Stéphanie Chauvat
Depuis son premier séjour à Cuba en 2008, la peinture de Stéphanie Chauvat traite essentiellement de scènes du quotidien cubain. Dans son travail artistique, elle pratique aussi la photographie, le film d’animation avec la technique de gravure sur négatif et des installations Eat Art. À partir d’une approche photographique des rencontres répétitives, banales ou hasardeuses, sa peinture est influencée par les vibrations de formes, de couleurs et de rythmes que lui procure cette île des Caraïbes et sa culture populaire métissée.
Les œuvres des artistes cubains Wifredo Lam et de Belkis Ayon témoignent de la culture afro-cubaine. Les masques africains avaient déjà inspiré les cubistes et les surréalistes chez Picasso, Breton, Man Ray… Dans les rituels africains, il suggère la présence de l’insaisissable, d’une divinité, d’un esprit. Masque signifie noircir, c’est un objet qui recouvre le visage pour voiler une identité qui peut évoluer et en révéler une autre qui reste figée.
Le recouvrement par la peinture, les variations de textures picturales superposées permettent différentes lectures de ses œuvres et offrent plusieurs dimensions, interprétations de l’image pour le spectateur. Qu’elle soit coulure, aplat, lavis, la matière de la peinture devient un sujet dans le tableau qui s’affronte avec la figuration, le jeu de la peinture.
La série de peintures Disfraz est née lors d’un projet individuel de 6 mois. Ce terme espagnol signifie « déguisement » et fait appel au travestissement, au jeu de rôle, au théâtre. Sur des moyens formats, les personnages sont isolés sur la toile, un jeu d’ombres et de lumières, le clair obscur, nous révèle ces corps et les camoufle, les transforme, les déguise en même temps. À travers des contrastes de tonalités de gris obscurs et de couleurs vives, le sujet devient énigmatique, mystérieux face au spectateur. Le sujet du tableau, cache et révèle, il joue un rôle, celui de questionner le spectateur.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2011)