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  • 2018

SARA FIASCHI

La prise de conscience des problèmes écologiques s’étant accrue durant les cinquante dernières années, j’essaie de problématiser mon rapport au vivant. Mon travail porte sur l’ambiguïté entre le naturel et l’artificiel, car dans notre environnement, il est difficile de distinguer ce qui est fait de la main de l’homme et ce qui s’est fait de manière propre à la Terre.
Je m’intéresse à la façon qu’a notre culture – plus particulièrement les sciences et les arts – d’intégrer le vivant comme un questionnement afin d’élaborer notre environnement quotidien. Ces problématiques portent entre autres sur l’esthétique, la technologie, la philosophie, la science-fiction et la biologie, je m’en empare pour construire des formes qui déploient des situations équivoques, entre le vrai et le faux, l’ordinaire et le grotesque, le rationnel et l’irrationnel.

Mes pièces sont installées dans l’espace afin de produire des combinaisons entre les formes à la manière d’un paysage. Chacune des ces formes est inspirée de mondes géologique et organique, comme des excroissances, des dégénérescences et des mutations. Certaines de mes pièces se présentent en petites scénettes qui donnent une personnalité et une identification aux sculptures pour produire une fiction, d’autres élaborent des objets à contempler dont la fonction n’est pas clairement définie.

Mon projet de recherche m’a permis d’entrer dans un laboratoire, l’Institut de Biologie de Développement de Marseille, qui est une succursale du CNRS, et grâce à cette rencontre avec ses chercheurs, j’ai pu extraire des formes que je réintègre de manière fictionnelle à mes sculptures. J’ai notamment réalisé une vidéo qui met en exergue la manière dont les chercheurs utilisent leurs mains.

« Car contrairement aux indépendantistes, le général et ses recrues ne sont pas si sauvages, ils ne cherchent pas à fuir mais plutôt à tirer le meilleur de ce monde. Depuis sa naissance, il a toujours connu le monde partagé entre les indépendantistes et les terriens, ceux qui veulent tirer le meilleur parti du sol, et sont fascinés par une forme gigantesque terne, mobile mais très lente, qui semble autant intéressée par la nuée que la nuée par elle. »

p.11

« J’ai senti une sorte d’effroi quand j’ai réalisé qu’elles ne se réveilleraient pas, malgré le dégoût qu’elles inspirent. Quand on s’occupe d’un être vivant pendant un certain temps, peu importe sa forme, sa conscience et sa reconnaissance, on s’y attache, parce qu’on traverse des étapes et des expériences communes malgré le fait que ce soit, parfois, simplement unilatéral. On donne de soi et on espère une évolution, on trouve des solutions de confort, des dispositions particulières pour que dans cette relation chacun trouve sa place. On offre des soins palliatifs.

On pallie l’absence de mot, on pallie l’absence de son, on pallie l’absence d’affection. »

p.19

La Réserve (extraits), récit d’expériences et de science-fiction à propos des Drosophiles Melanogaster, 2017, 25 pages, non édité.