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  • 2017

PRIMAVERA GOMES CALDAS

Le cyborg est “une création bancale, qui surgit dans une structure et la dérange par sa nécessaire inadéquation. Cyborg ne fait sens que pour signifier, dans un monde qui exige des divisions claires et qui recherche la pureté, l’inanité des catégories même à partir desquelles on l’analyse et on l’institue”. La philosophie cyborg, Thierry Hocquet, 2009

Ma recherche plastique se développe, d’une part, autour de la machine comme corps hybride dans une société cyborg où les corps s’interchangent au gré des transformations sociales, politiques et technologiques. Car bien que la machine ait été, et soit encore aujourd’hui définie principalement en des termes d’aliénation, c’est d’abord à mon sens une histoire d’émancipation. De corps émancipés, dont les combinaisons sont un infini de possibles. Un corps en recalcul perpétuel, en mouvement quasi perpétuel. Je récupère dans la ville et ses périphéries, des photos de machines et d’objets de toutes sortes, grues gigantesques ou bras mécaniques presque monstrueux, que je décortique et réassemble par le dessin et la peinture. Ce processus s’intègre dans une longue réflexion autant sur la peinture que sur le système sociétal contemporain. Les principes de rétroactions et de recalculs perpétuels sont l’une des portes par lesquelles je réfléchis l’une et l’autre. La peinture comme un espace de pensée perpétuellement remise en cause (par ses repentirs et ses capacités stratigraphiques) ; et les sociétés humaines comme énormes machines infiniment hybrides dont le système calcule perpétuellement son équilibre en avalant ou en gardant en périphérie des protubérances machinales. Extrait du mémoire

Principe d’incertitude
Essai critique et manifeste sur la création contemporaine

En prise avec un quotidien saisi d’une peur sourde, fait de répressions, de règles et de lois chaque jour plus restrictives, d’exercices préventifs de fouilles au corps, de détecteurs, de scanners, et de WARNING ; j’ai ressenti le besoin urgent, le désir de mettre des mots sur un courant d’idées et d’actions de résistance que je sens parcourir toutes les strates de la société. Particulièrement celle des artistes (acteurs majeurs — je veux y croire — des plus belles révolutions) dans laquelle j’évolue et à laquelle je veux apporter mon énergie.