Design
2015
OLEK DO (ALEXANDRE DOIGNON)
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Je l’ai rencontré un matin de novembre au fond d’une classe dans une pinède dans la banlieue d’une grande ville du bassin méditerranéen avec un projecteur cloué au plafond et un walkie talkie pour le faire marcher.
Il a dit : « j’aime le graphic design ; je suis prêt à laver vos carreaux. »
En guise de lavage de carreaux, on a lavé du matériel éditorial dans un plongeoir géant blanc qui habite à côté d’un cube en nuisette en dentelle.
Interview :
SS : est-ce qu’à chaque fois que tu fais un livre il est différent du précédent ?
OD : un livre, c’est comme une pâte à crêpes ; quand on sait faire un livre on le fait mieux à chaque fois.
SS : et après, tu le remplis comment ton livre ?
OD : après, moi, l’histoire c’est que je trouve… le livre c’est une extériorisation de la mémoire ; un artefact. Dans ma mémoire y’a des intuitionsà l’état de bébé-idées, des K7 de “la Belle et la Bête” de quand j’étais petit et des VHS de “suce-moi dans la cave” aussi ; le livre c’est le support qui me permet de formuler un avis sur tout ça.
SS : c’est un contenu, ça ?
OD : comme on se l’est dit avec Christine la semaine dernière, un contenu c’est ressaisir une réalité, s’approprier des utopies, agencer des pensées, mettre en forme des idées, copier, coller, indexer, fabuler, être toujours en mouvement, la mobilité comme paradigme, suivre le flux et incarner le lien.
SS : wow. ébé mon pimpin, ça c’est du vrai french thinking.
Susanna Shannon