NOUR CHEDDADE & TOM DUNBAR

Dans un monde ouvert et rendu possible par le Bauhaus, le Fonctionnalisme et le Minimalisme, nous opérons un regard divergent, considérant l’histoire de la sculpture d’un œil, tout en puisant nos formes dans des champs culturels et esthétiques étrangers : la science-fiction, l’archéologie, la mythologie et la culture populaire. Ceci n’est pas une opposition, nous cherchons par ce déplacement à produire des connexions non prédéterminées. En qualifiant le travail manuel comme étant un travail intellectuel, nous envisageons la sculpture non comme une projection mentale, mais plutôt comme résultant d’une complexité entre imaginaire technique et imaginaire créatif. En somme, il s’agit de comprendre l’émergence d’un objet, appréhender ses valeurs, ses normes, ses formes afin de les manipuler. Dans un domaine technique, la place qu’occupait un matériau pour sa performance mécanique est détournée et par ce fait, l’objet perd de sa fonction, devient flottant. Nos pièces adoptent alors un caractère qui pourrait être celui de souvenir, comme si elles avaient été prises en main, abordées sous des angles imparfaits. Sur elles viennent s’ajouter des choix d’ornementation, des éléments exogènes. Soumise à des choix arbitraires, la dynamique d’émergence des objets est perturbée, ils deviennent des architectures potentielles au carrefour de la fonction et de l’imaginaire. Un récit s’adosse à l’aspect formel de ces sculptures. Entre l’objet et le monument, la dimension du corps rythme ce paysage.