Art
2011
Nicolas Nicolini
Je peins pour ne pas oublier que ce qui m’a décidé à peindre ce que je suis en train de peindre était que tout peut être peint à condition que cela parle de peinture.
Tout l’enjeu se situe dans le « comment peindre aujourd’hui le paysage », ou comment ramener le paysage vers la peinture. Je ne cherche pas à établir un constat du paysage contemporain mais plutôt à l’explorer afin de le manipuler avec les outils de la peinture. J’utilise dans mes compositions un ou plusieurs éléments fondamentaux, tels le ciel, la mer ou la terre, comme repères / ancrage spatial, ce qui me permet, pour le reste, d’avoir une liberté dans le mode de représentation. Ainsi, certaines parties se donnent à voir comme de la peinture brute qui ne s’efforce pas à figurer.
S’attarder sur ce qui nous entoure est une idée simple à concevoir à condition d’accepter le cliché. C’est aussi une manière de se maintenir dans un rapport au réel. La peinture prime sur le sujet mais pour cela, encore faut-il être intéressé ou concerné par le sujet. L’acte de peindre ces banalités (une maison masquée par un mur, un rond point, un paysage que l’on devine derrière une végétation fournie, un aquarium, une résidence au sein d’une cité, un tas de terre, une coque de bateau, etc.) est à l’image d’un objet oublié qui nécessite un dépoussiérage. Objet que l’on peut alors transformer, modifier ou au contraire conserver sa forme originelle, son authenticité. Et dès lors que la peinture apparaît, les possibilités sont nombreuses. S’écarter du sujet au profit de la peinture, peindre le cliché sans interprétations… peu importe la voie empruntée, c’est le langage pictural qui mène la danse.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2011)