Art
2010
Nicolas Karagiannis
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Je rêve, je fantasme sur des mondes et des choses parfaites, sur des utopies…
Je rêve, je fantasme sur des lieux magnifiques ; les terres sont riches et fertiles, et la vie toute entière y est absolue, sublime.
Je rêve, je fantasme sur des révolutions plus fortes, magistrales, sanglantes ; je voudrais que la vengeance soit, et qu’elle soit la plus noire. Je rêve, je fantasme d’une facon presque dangereuse sur nos riches sociétés qui s’ébranlent, qui se démontent, qui éclatent… J’imagine le plus beau feu d’artifices, le plus bel agencement de formes et de couleurs, la plus belle composition qui puisse exister. La dernière. Je rêve, je fantasme sur un monde sans entreprises. Je rêve, je fantasme sur un monde où les mots conditionnement, commerce et profits seraient passibles de mort si on les prononçait. Je rêve, je fantasme sur la mort du management et du marketing. Une mort si cruelle qu’aucune peinture ne pourrait la représenter. Je rêve, je fantasme sur le jour où l’orgueuil et l’arrogance déclencheront des cancers mortels et instantanés, même chez les plus jeunes.
Je rêve, je fantasme sur le plus grand retournement du monde, celui qui transcende ceux qui osent seulement imaginer la suite. Je rêve, je fantasme sur le jour où l’on pourra comprendre ce qu’il faut comprendre.
Je rêve, je fantasme sur un monde où l’art serait l’unique capital. Je rêve, je fantasme sur un monde où l’art serait la vie. Je rêve, je fantasme sur des amours parfaits, infinis.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2010)