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Diplômés

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Sans titre, 2011 dimensions variables, impression noir et blanc sur papier
  • Art

  • 2012

NathanaËl Enoc

— Est-ce que tu admets le parallèle entre ta pièce d’après un feutre de R. Morris et l’œuvre de Cattelan ?

— À vrai dire, je ne pensais pas du tout à lui, je crois même que j’ignorais l’existence de cette pièce. C’était important pour moi de « réaliser » dans le sens rendre réel, cette œuvre ; c’est une très curieuse « bissociation ». Je peux l’expliquer autrement : on représente quelque chose mais en même temps ce qui est représenté devient la chose en soi.

— Cette bissociation, ou comme disait Öyvind Fahlström, ce « tricotage » inattendu d’éléments, se produit quelquefois dans la « jungle ». Il peut s’agir de deux parfums ou de deux œuvres d’art, ou encore de deux objets industriels. On pourrait dire qu’il y a un télescopage, voire un court-circuit, entre ces deux choses différentes. Le principe du court-circuit peut s’employer de diverses façons, et dans cette œuvre, il semble intervenir sur plusieurs registres.

— C’est du « Pop Art de la culture spécialisée de l’art »…

— Tu as aussi pratiqué des gestes qui apparaissent comme irrévérencieux contre l’art et les artistes du passé.

— J’ai réalisé quelques détournements d’éléments esthétiques préfabriqués, oui. Comme je l’ai déjà dit plus haut je crois, j’estime qu’on peut non seulement corriger une œuvre ou intégrer divers fragments d’œuvres périmées dans une nouvelle, mais encore changer le sens de ces fragments et truquer de toutes les manières que l’on juge bonnes ce que les imbéciles s’obstinent à nommer des citations ! F. G-Torres déclare ou écrit à propos de la nature subversive de cette pratique esthétique : « Dans notre cas nous ne devrions pas avoir peur d’utiliser des références aussi formelles car elles incarnent l’autorité et l’histoire. Pourquoi ne pas les prendre  ? Quand nous glissons notre propre discours dans ces formes, nous le souillons. Nous les assombrissons. Nous les faisons nôtre et c’est notre ultime revanche. Nous faisons ainsi partie du langage de l’autorité, partie de l’histoire. »

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2012)