Art
2014
Nadine Cholet
L’homme sans qualités (1) est devenu ce guérillero des temps modernes.
L’impression (sérigraphie, gravure), la sculpture, l’installation vidéo ou encore l’action, sont les médiums par lesquels je tente de construire « […] une œuvre fluide, labile et politique, de résistance par rapport à une conception quantitative et strictement marchande de l’efficacité. » (2) Le monde devient alors un véritable terrain de jeux où la figure du terroriste est convoquée.
Je manipule les objets, l’histoire, les attitudes, liés de près comme de loin à un esprit de contestation, souvent avec dérision ou absurdité.
Multiplier les statuts, les fondements, les origines, les actions, me permet de neutraliser et déjouer les stéréotypes issus d’un inconscient collectif, mis en œuvre pour ouvrir les points de vue, les hypothèses, les fictions, les réalités.
Ce qui semblait être l’image – la véritable, se voit désormais faire partie d’un ensemble, d’une communauté plus large, celle qui vient (3).
Mobilité/circulation/implantation
Désamorcer les figures de virilité
Communauté/groupe/meute/ collectif
Histoire/politique comme des matériaux
Présence/absence
Sculpture comme événement. Détournement et dérision « Ça a été » et « ça va venir ».
« […] la révolution n’est belle que dans la conscience de son impossibilité. » (4)
(1) Robert Musil, L’homme sans qualités, Éd. du Seuil, Paris, 1956
(2) Thierry Davila, Marcher, Créer. Déplacements, flâneries, dérives dans l’art de la fin du xxe, Éditions du Regard, Paris, 2002
(3) Giorgio Agamben, La communauté qui vient, Théorie de la singularité quelconque, Éditions du Seuil, Paris, 1990
(4) Dominique Baqué, Pour un nouvel art politique, l’art contemporain au documentaire, Éditions Flammarion, Paris, 2004
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2014)