MORGANE HOFNER

« Le corps contraint est nécessairement un corps présent »
André Gardies, L’espace au cinéma, Librairie des Méridiens Klincksieck et Cie, 1993

L’exercice d’une force sur la matière est un élément moteur de ma production artistique. Les gestes et dispositifs permettant sa mise en tension, ainsi que les dynamiques qui la traversent lorsque ces contraintes sont appliquées, ont donc fait l’objet d’une attention particulière.
Cette recherche s’est par la suite focalisée plus précisément sur le corps et m’a fait développer un grand intérêt pour le vocabulaire de forme existant dans le domaine sportif et médical.
Cette exploration continue de la matière sous tension s’est finalement avérée être un point de départ à un questionnement plus large autour de l’expérience de la corporalité et de la nécessité de rendre active, voire d’exaspérer, la présence d’un corps aussi bien de manière physique que dans sa posture face au monde.
Ces préoccupations m’ont ainsi conduite à différentes approches plastiques, principalement au travers du dessin, de la gravure et de la sculpture. De mes premières expérimentations sculpturales étroitement liées à l’Arte povera, avec la conception du matériau comme corps ayant sa propre énergie, à mon étude plus généralisée de l’univers sportif et médical comme j’ai pu le mentionner précédemment, qui offre de larges possibilités concernant l’imaginaire de la manipulation, transformation, et monstration du corps et donc par extension de la matière, jusqu’à la découverte du genre grotesque largement caractérisé par l’omniprésence du corps, où l’individu s’apparente à un être total, une pure énergie, et qui en devient donc à mon sens un des plus hauts témoignages de l’expérience de cette corporalité et cette obsession de l’intensité.
Je cherche aujourd’hui à enrichir ma pratique artistique en favorisant les collaborations interdisciplinaires, notamment dans le cadre de résidences artistiques dans les services hospitaliers.
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LEGENDES :
VISUEL 1 :
Le bilan de marche, Crayons de couleur sur coton, 2022
Vue de l’exposition Le corps manifeste, Centre d’Arts plastiques Fernand Léger, 2022
Crédit photo : Julien Lamarre

VISUEL 2 :
Vue de l’exposition Le corps manifeste, Centre d’Arts plastiques Fernand Léger 2022.
Crédit photo : Julien Lamarre
De gauche à droite Lanière d’appareillage orthodontique, impression de plaques vierges et crayons de couleur sur papier wenzhou 2020 , et Damage mapping, jambe sortant d’un champ opératoire, crayons de couleur sur coton, 2022

VISUEL 3 :
Vue de l’exposition Sensitive à l’Hexagone, 2022.
En partenariat avec l’Institut des Sciences du Mouvement et Aix-Marseille Université .
Avec le soutien de l’INSEAMM - Beaux-Arts de Marseille et de la DRAC PACA, à l’occasion du Printemps de l’Art Contemporain 2022.

VISUEL 4 :
Vue de l’exposition personnelle Témoin charnel au centre culturel Buropolis, Marseille, 2021

VISUEL 5
Figures, dessins aux crayons de couleur sur coton présentés avec un dispositif d’accrochage constitué de plexiglas et de tiges métalliques. 2018-2020
Vue de l’exposition personnelle Témoin charnel au centre culturel Buropolis, Marseille, 2021