MENGQIAN SUN

L’aquarelle et le dessin à l’encre sont les principaux médiums de mon processus créatif. J’affectionne plus particulièrement le moment où les pigments et l’eau se mélangent, les couleurs fluides semblent être pleines de vitalité. La trace tachetée qui apparaît sur le papier après séchage me surprend toujours. J’adore cette texture qui mélange le flou et le net, à l’image des rêves, cela a l’air vrai sans l’être. Cette ambivalence m’a fortement inspirée.

L’aquarelle ressemble beaucoup à la peinture traditionnelle chinoise. Cependant, les deux sont fondamentalement différentes dans leurs matériaux. La peinture traditionnelle chinoise est faite de grandes quantités d’encre de Chine tandis que l’aquarelle est une peinture à pigments basée sur la transparence et la luminosité des couleurs. Je veux combiner dans mes projets les techniques artistiques de l’aquarelle occidentale avec le lavis chinois. Dans mes travaux, l’encre de Chine est utilisée en grande quantité. En raison de la nature de l’aquarelle (transparence, légèreté, luminosité), il n’y a pas un fort contraste entre les ombres et les clairs. Au contraire, l’encre de Chine est plus intense que le noir aquarellé, sa consistance, sa brillance, son opacité et sa résistance sont plus forts, cela compose avec les qualités de l’aquarelle.

La femme, le rêve et certains troubles psychologiques sont les idées-forces principales de mes créations. Je me passionne profondément pour des représentations liées aux femmes. La femme et l’eau sont pour moi symboliquement analogues : toutes deux sont à l’origine de la vie, sous une apparence propre et douce, et pourtant avec une énergie infinie. J’ai également étudié les rapports complexes qu’entretiennent le corps (physique ou social) et l’esprit qui reflètent l’expérience intérieure des gens. Les rêves par exemple, et les troubles psychologiques qu’ils manifestent, ainsi que le subconscient et la phobie sociale représentent des sources d’inspiration de mes figurations et de mes visions chargées d’étrangeté autant que d’humanité.