« L’objet surréaliste est une incarnation de ce qui définit l’image poétique, à savoir « la rencontre de deux réalités distantes qui doivent provoquer le choc d’une étincelle. » L’objet réalise concrètement cette rencontre de deux réalités distantes, imageant la vision de Paul Eluard : « L’objet surréaliste donne à voir une physique de la poésie. » Le surréalisme cherche à créer un langage poétique qui exprime la puissance du rêve et de l’inconscient. En outre, dans le Manifeste du surréalisme, André Breton fait du mannequin le symbole du merveilleux moderne. Il disait « si le symbole du merveilleux romantique, ce sont les ruines, le symbole du merveilleux moderne, c’est le mannequin. » Mannequin que l’on retrouve dans les tableaux de Chirico ou les dispositifs surréalistes. Ces symboles nous montrent l’inquiétude humaine, entremêlant ainsi le merveilleux et l’inquiétante étrangeté. Certes, l’objet surréaliste va chercher ce qui est dans l’inconscient, nous permettant de renouer avec un sens de la merveille, mais derrière ces mannequins démembrés et désarticulés se disent aussi quelques peurs et fantasmes.»
Extrait du mémoire de DNSEP