Art
2012
Mathias Schech
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On sait que l’homme européen n’est naturellement attiré que par deux directions, le Sud tout d’abord, qui lui évoque les vacances à la mer et les filles en maillot de bain, qui exhibent parfois des pattes de chameau tout à fait excitantes. L’Ouest ensuite. Direction bien plus mystérieuse dans la motivation à la suivre. Peut-être parce que dans un coin de sa tête, on a toujours une de ces cartes de l’Antiquité romaine sur laquelle à l’Ouest il n’y a rien. On se dit que plus on ira là, plus on sera tranquille.
Pour le moment, sur cet ubac, versant nord d’une montagne elle-même au nord du tropique du Cancer. Cet ubac, infime partie du massif, atteint il y a des milliers d’années par ceux qui avaient su traverser le Don alors qu’il était paisible. Arrivés par les steppes, pénétrés dans ce continent européen en suivant la logique géologique de percussion du sous-continent indien, percussion répercutant les ondes humaines d’expansion de la civilisation. Ils se sont déplacés à toute vitesse au travers de ce super-continent eurasien, et, suivant la propension humaine à se ruer vers l’Ouest, il ont déferlé sur leurs prédécesseurs.
Dans cette logique, ni la vie ni la mort n’ont vraiment d’importance. Seuls quelques actes résistent, dans les mémoires, à l’usure du temps.
Combien de cavaliers tombés ? Combien de sabres enfouis sous le sable ?
Il arrive parfois que les malédictions anciennes, les rites ancestraux, nous rattrapent. Nous connaissons tous en exemple la malédiction qu’a fait peser Toutânkhamon sur les profanateurs de son tombeau. Mais j’aimerais ici vous parler d’un autre souverain, instigateur d’une malédiction bien moins portée sous la lumière par notre histoire moderne.
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(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2012)