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Diplômés

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PourSuite, installation vidéo, échelle 1, durée : 4 min, son : J. Matelot
  • Art

  • 2009

Mariam Rency

LightMare

« C’est la nuit qu’il est beau de croire à la lumière » [ Edmond Rostand ]

Dans un travelling continu, un œil opale, sur la nuit décharnée, jette un regard personnifié sur une nature hivernale. Plongé dans une nuit sans fin, à la poursuite de l’inconnu, le Tondo de lumière est en action, en chasse, en course, en procès, en quête…

Depuis deux ans, je m’interroge sur la partie obscure du divertissement : l’attirance du public pour des situations de supplice, d’angoisse. Ce phénomène du spectacle est défini par Aristote comme la catharsis : « Nous prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d’animaux les plus méprisés et des cadavres ». J’ai travaillé autour de ce thème dans des travaux comme Le Bonheur est dans le couperet une guillotine de lumière, Fête for Haine, ou encore Bacchanales, un triptyque vidéo autour de la corrida. Je m’approprie les codes de la représentation, de la lumière théâtrale, afin de servir mon regard sur le Spectateur, ce Voyeur. La notion de “LightMare” vient de là. Je cherche ce qui dérange dans le divertissement, ce qui, dans un sens, rend le Spectacle monstrueux. D’où l’association de l’attraction lumineuse avec le cauchemar. J’ai donc une recherche spécifique et une d’expérimentation pratique de la lumière (artificielle) comme forme et comme jeu (artifice), une double approche issue d’un double savoir-faire au service de l’art contemporain aux Beaux-Arts et de la régie lumière de théâtre à l’ENSATT (ancienne école de la Rue Blanche, à Lyon). En confrontant naturellement les pratiques, on en hybride les formes… La vidéo n’est plus un seul médium mais un matériau de scénographie, une matière concrète qui prend corps autant qu’elle donne corps : acteur, décor, éclairage, effet spécial, espace, lumière. etc. Jusqu’à redevenir littéralement de la scène (scène de théâtre et scène de film) dans Chronique d’un ponton. En effet, aujourd’hui, à l’inverse, j’introduis la vidéo dans la création lumière et l’utilise comme source lumineuse active.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2009)