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  • Art

  • 2017

LOU FILLION-NICOLLET

Mon travail s’élabore à la croisée de la photographie, de la sérigraphie, de la vidéo, et du son. Ces différents médiums me permettent d’explorer les possibilités de l’image fixe et animée, de représenter un espace imaginé, multiple, de donner forme à un nouveau paysage.
Mes recherches théoriques et pratiques se concentrent depuis plusieurs années sur la notion de paysage, espace ouvert à de multiples définitions possibles.
Quel est cet espace que je traverse et que je regarde ?
Le paysage n’est pas pour moi qu’un espace objectivé, mais plutôt la relation de notre passage inconditionnellement en un lieu. Au travers des formes sensibles qui se détachent, les motifs paysagers sont ré-utilisés ici et détournés pour créer un nouveau paysage qui soit institué par le regard.

Un “paysagerelation”.
Une volonté de plonger celui qui regarde au coeur de ces différents espaces perceptifs, afin qu’il puisse interroger sa place au milieu de tout ça, voire la remettre en question en toutes circonstances.
Habiter ?
Être simplement ?
Être sûr que le monde existe bel et bien derrière les portes fermées, derrière l’appareil photo, que l’on peut le retenir sur un bout de pellicule, le montrer et le garder dans nos têtes et dans nos oreilles. Et constamment le transformer.
Transformer le monde, afin de se le ré-approprier.
Habiter le monde et ses milieux. S’attarder devant les paysages, s’arrêter dans les campagnes et les villes, subsister avec ce que l’on nous offre.
Quelque chose se passe lorsque l’on se rend compte que le fameux « Qui suis-je ? » s’oppose au plus profond et troublant « Où suis-je ? ». Dans les lacs et les reflets, il y a des mondes.
Dans le fond de nos yeux, il y a des mondes. Du coin de l’oreiller à la plus haute tour de cette ville, encore des mondes. Partout des mondes que l’on habite, sans toujours s’en rendre compte. C’est en étant perdu que l’on regarde enfin autour de soi. Ils ont décidé de se perdre, pour se réaliser. Travailler là ou ils habitent et ne pas habiter là ou ils travaillent. Regarder les détails, les recoins, les petits et les grands ensembles. Et se rappeler de la joie.
Comment habiter vraiment quelque part ? Alors que nous nous attachons parfois à un recoin de forêt ou à un chemin à peine découvert, plutôt qu’à nos lieux de vie quotidiens. Habiter, n’est-ce pas d’abord poser son regard quelque part ?
Je regarde les paysages qui se présentent à moi, je regarde ceux qui marchent devant moi.
Je photographie ceux qui se regardent et qui s’habitent un moment donné. Monter la montagne à pied, chuchoter dans les chemins, s’arrêter n’importe où.
Pendant plusieurs années, nous avons parcouru le monde à la recherche du bon endroit.