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Diplômés

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Sans titre, 2010, techniques mixtes, 2 x 130 x 200 cm
  • Art

  • 2010

Julia Chaffois

Peintures

Issues de films, les images qui inspirent mes peintures proviennent de captures d’écran. Je me livre à une exploration des séquences filmiques, jusqu’au moment où une image surgit. Une rencontre a lieu et elle ouvre un espace d’échange entre l’image picturale en devenir et l’image filmique.

Il est alors question d’imprégnation et d’appropriation, et tout l’intérêt est de se laisser surprendre par cette rencontre avec l’image. Comment vais-je rendre compte de la surface lisse de l’écran alors que je m’attaque à ce qu’il y a de plus matériel dans le domaine visuel ? Quelles émotions vont êtres transmises aux spectateurs ? Avec quels filtres personnels vais-je projeter cet événement pictural ? Mon travail est le fruit de cette aventure du regard, qui se rejoue et s’enrichit avec l’apport de chaque protagoniste : le film, l’artiste, la peinture, le spectateur.

La peinture n’est pas un outil au service de la reproduction d’un motif, elle est en elle-même une représentation active qui défie l’image et la fait passer dans une autre sphère. L’ambiance prend le dessus sur le récit initial dont sont extraites les images. Le climat psychologique et physique donne un aspect intemporel aux images et chaque composant plastique permet de conduire cette mutation.

Le format ainsi que la fragmentation de l’image en diptyque ou triptyque sont des moyens de déformer ou de subvertir le sujet, en recadrant, jouant sur les répétitions et les décalages de cadrage.

A travers le traitement graphique et pictural, le sujet filmique disparaît, laissant place à la peinture qui conduit à envisager l’espace et les figures comme des formes géométriques, à la limite de l’abstraction. L’image picturale se construit ainsi, dans un équilibre précaire entre la reconnaissance des formes et la disparition de cette identification. Mon intérêt se porte sur la façon dont va se construire cette nouvelle image et sur le sens que le traitement pictural et graphique va permettre de lui attribuer. Mon approche me permet de réfléchir à la vie de l’image à travers la représentation et à l’existence propre de la peinture portée par l’image. Marseille, octobre 2010