Art
2011
Johanna Bezza
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L’argile est une matière traditionnelle qui se choisit, une substance élémentaire, qui se modèle qui se pétrit et trouve dans son aboutissement sa forme sculptée. Elle recueille les empreintes de celui qui la touche, enregistre les mutations qui interviennent dans sa chair. Elle garde la mémoire de son façonnage et se nourrit de toute cette archéologie de gestes. On dicte souvent aux matériaux malléables ce que l’on souhaite réaliser, on plaque un sens sur leurs propriétés physiques, mais en ce qui concerne une glaise plastique comme l’argile, il s’agit d’un va et vient, un dialogue perpétuel entre les mains et la terre, retour d’expérience dans ce qui est mis en œuvre. Cette pâte froide, inerte et lourde, alors en mouvement sous mes doigts s’anime comme par magie et se réchauffe dans un souffle, une vie nouvelle. Puis se fige dans le mouvement, dans la courbe évolutive d’un commencement et d’une fin qui tombe comme une mesure.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2011)