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  • Art

  • 2018

JENNIFER LAW HIN LIP

Comment les gestes les plus banals produisent du sens et jusqu’où peuvent-ils être explicités dans l’œuvre d’art ? Dans un désir de rapprocher le quotidien à la recherche artistique, je travaille avec des objets et matériaux empruntés à ce que la société conçoit comme « habitat moderne ». L’empilement et l’accumulation des choses dans la ville me permettent de réfléchir sur nos rapports à la réalité.

À partir d’objets récupérés ou acquis dans des brocantes et autres commerces, je cherche à en dégager un sens poétique. En reprenant des gestes simples, comme monter un meuble, réparer un vieil appareil ou faire du rangement, les univers qui se mettent en place pourraient faire surgir de nos constructions concrètes et mentales de l’habitat, les désirs dormants, dissimulés ou réprimés. Ce qui a perdu de son étincelle brille à nouveau, ce qui a été mis en sommeil se réveille et se déploie. Des entités qui n’ont plus de ports d’attache ou que très peu se retrouvent le temps de l’installation avec de nouvelles affinités improbables et inattendues.

Ainsi, un vieux parasol peut rêver d’être un arbre, une étagère fatiguée refuse de se dresser, des stores vénitiens qui à force d’être suspendus aux fenêtres se sont figés en jouant à 1, 2, 3 soleil, les restes d’une chaise se détendent devant le téléviseur, un appareil s’illumine alors qu’il n’est pas branché, le jour rencontre le crépuscule, du papier peint s’accroche au plafond car trop fragile pour être collé.