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  • Art

  • 2018

JEAN SANCHEZ

Premier souffle, respiration, interstice de soupirs syncopés.

 

Pression du sang qui se diffuse, la naissance la mort, le début la fin.

Ces forces qui s’opposent et s’accompagnent dans l’invisible.

Le cycle comme base de compréhension, d’ingestion/de digestion/de transformation pour faire siens ces espaces qui nous relient à l’Autre, à l’en-dehors. Cycle qui nourrit l’acte de sculpture, de composition, d’écriture, en faisant évoluer le regard et l’écoute que l’on porte sur chaque chose.

 

Se créent des prolongements de faire, de pensées et d’Être. Qui suivent, bifurquent, et se contredisent.

 

Comme une action de dilution discrète du vécu, qui reste encrée, transforme et plie les pages du monde.

Instinct d’un corps qui suggère les racines du sens,

Objets qui se font face, se contant des histoires communes.

Questionnements qui prennent les contours d’un territoire à explorer.

 

Marseille, la Méditerranée, une île, les calanques.

 

Observer la nature assis sur la pierre,

Taillée par les hommes, rongée par le sel.

 

Un roc, seul, se dresse hors de l’eau.

Avec la majesté d’une patience intemporelle.

Ces êtres-là paraissent hors du temps.

 

Peut-on nier leur être à ces formes Premières,

Indifférentes, juste sous nos yeux.

 

Mes questions tournent aujourd’hui autour de l’écriture d’un langage entre différentes entités, à première vue hermétiques l’une à l’autre.

Geste et posture interrogent la paroi.

Corps et matière se confrontent et se mêlent.

 

Collision entre minéral, végétal, temps, espace et condition humaine.

Comment projeter son existence vers ces indifférences-là ?

Comme un Abyme phénoménologique.

 

Un creux qui pose question entre deux formes.

À l’intérieur et en dehors mais composées de la même chair…