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  • Art

  • 2017

IVAN LOISY

« L’homme comble le décalage entre l’esprit et le matériel en le cristallisant sous forme d’outils ou d’objets d’art. Par ces biais, l’homme entre en interaction avec son environnement tout en le mettant à distance ».
« La distinction entre l’objet d’art et l’outil revient aujourd’hui à peu près à la même chose que objet utile et objet inutile.
Ce cloisonnement peut être pratique en tant que repère pour l’homme contemporain. Mais si l’on accroît le recul historique et conceptuel, ces frontières se dissolvent. »
« La substance artistique peut résider dans l’ensemble des activités humaines. Dès lors qu’il y a artifice, il y a signe et donc possible interprétation. »
Extraits de L’épaisseur de ce que l’on voit, mémoire de DNSEP, juin 2017.

 

Ivan Loisy tente d’allier une conscience historique de la peinture à une pratique ancrée dans son époque. Il mène donc une réflexion relative au langage pictural traditionnel, au format d’exposition classique qu’il élargit à des questions liées à l’image médiatique actuelle numérique et aux dispositifs contemporains de monstration. Certaines de ses peintures sont des reproductions de photos issues des réseaux sociaux et de la presse à scandales (zoom sur les défauts physiques de célébrités, photos de profils…). Isolées de leur contexte initial, ces images peuvent paraître complètement abstraites. À l’origine, elles sont volatiles, fluides et partageables. La peinture est plus restrictive.
Il s’agit ici de mettre en évidence la matérialité de ces images par des volumes solides et parfois imposants, qui ne peuvent être montrés qu’à un seul moment et un seul endroit à la fois. Ses oeuvres évoquent des objets industriels et usinés. L’utilisation de l’aérographe et de la résine epoxy donne un aspect lisse aux supports, et effacent toute facture et tout geste, à la manière d’un écran ou du papier glacé d’un magazine.

Ivan Loisy explore aussi un autre aspect plus abstrait de la peinture. Certaines pièces présentent un jeu d’imbrication entre objets picturaux et dispositifs de monstration institutionnels. Des matériaux de constructions (rails de placo, bouche d’aération, mousse polyuréthane… ) sortent de leur fonction première et s’assemblent avec des éléments de peinture traditionnelle (toile, châssis… ).
Ces gestes d’assemblage — interventions légères, tentent de mettre en évidence la distanciation qui s’effectue entre la cloison, l’objet d’art lui-même et l’élément qui le sublime. Les ready-made utilisés sont à la fois des images, des oeuvres, des cadres et des socles.