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  • 2017

GRÉGOIRE CVIKLINSKI

Dans une déambulation dans la ville -elle même décor d’une aventure humaine, je m’intéresse particulièrement aux friches industrielles, englobant l’imaginaire qui découle de ces « lieux vagues » et ruines modernes.
Mon travail s’inscrit précisément dans une thématique plus large qu’est le déchet, l’immondice, le rebut, que ces sites ont engendrés et génèrent encore, étant eux-mêmes de l’ordre du déchet économique et producteurs de pollution.
Cet objet d’étude révèle de manière forte le comportement humain face aux détritus en les considérant comme les résidus de processus de production, de transformation, ou d’utilisation : toute substance, matériau, produit, et plus généralement tout bien délaissé ou que son détenteur destine à l’abandon.
Nous pouvons alors nous glisser dans les non-dits d’une époque, et ainsi en dévoiler les intentions et les affects de ceux qui jettent aussi bien que de ceux qui collectent.
S’interroger sur le déchet revient à se pencher sur la société tout entière quant à sa politique de traitement et sur les décisions d’ordre économique et social qui en découlent, quand la préoccupation environnementale s’absente au
profit de l’aspect pécunier.
La friche industrielle représente ainsi un exemple de nos politiques sociétales d’une manière pertinente. C’est donc dans ce terreau que mes préoccupations artistiques se déploient en considérant les lieux, les objets, comme traces de vie, comme reliques, entrant dans une mémoire collective qui tend à se dissiper.
La société actuelle fonctionne sur un schéma utilisation/obsolescence s’appliquant non seulement aux produits de consommation, au patrimoine mais aussi aux individus acteurs du territoire. L’histoire de l’industrie et de ses ouvriers fait partie intégrante de la mémoire collective, mais demeure trop souvent oubliée.
En parcourant le tissu industriel, à la manière d’un archéologue, je photographie les lieux, recueille des traces, collecte des objets, rassemble des archives laissées, pour in fine recréer un environnement basculant entre parc d’attraction et déchetterie. Le travail prend différentes formes par le biais d’installations où la profusion d’objets et autres reliques qui se conglomèrent construit des amas perturbants ; par la technique de xylogravure en utilisant des analogies liées au lieux ; par la création de séries de sérigraphies (en quadichromie) irradiées où couches après couches, avec des gestes propres à ce médium, je mets en oeuvre un jeu de vides et de pleins qui perd certaines parties des images au profit des motifs, reprenant les codes couleurs du marketing.