Art
2007
Eulalie Griffard
« Thébaïde », est un film de vingt minutes sur l’errance d’une jeune fille. Le but étant de faire ressortir la recherche de quelque chose à travers l’errance, la traiter comme une retraite du monde, en faisant ressortir plus de questionnements que d’actions. Transformer l’errance en quête, un peu à l’image de Tarkovski dans Stalker. Le territoire traversé, ici la ville, devient ce que l’état psychologique du personnage en fait. Le personnage est comme autiste ; ses pensées, ses sentiments, ne sont pas traduits par la parole mais plutôt à travers son attitude, sa conduite, ses gestes. La jeune fille est « paumée », elle semble vide, un vide psychologique traduit par la ville désertée la nuit, le vide narratif, ce qui me rapproche de film comme « Le désert rouge » d’Antonioni.
Le but était de faire co-exister la réalité du monde, à travers des plans documentaires de la ville, et la subjectivité amenée par l’état psychologique de la jeune fille dans le film.
La scène du cinéma est une mise en abîme, du cinéma dans le cinéma, et un clin d’œil à la scène dans le cinéma du film « Vivre sa vie » de Godard. Elle montre surtout mes questionnements sur la manière dont moi, jeune artiste, je dois concevoir l’art, sur la manière que j’ai choisie de montrer la ville avec les extraits du documentaire « Lettre à Freddy Buache ». Le court-métrage de Godard sur la ville de Lausanne, m’a permis de mieux poser mes idées sur ce que je voulais dire ou montrer à travers mon film et sur ce que pouvait représenter la ville et ses personnages. À l’inverse de ce que dit Ernst Lubitsh « Si vous savez filmer des montagnes, filmer de l’eau et du vert, vous saurez filmer des hommes », je commence par filmer un visage et je termine sur un paysage.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2007)