Art
2013
Erin Marie Gigl
Ni tout à fait formaliste ni formulant des systèmes conceptuels absolus, mes projets mettent l’accent sur la façon dont les images et les objets naissent, et les traces physiques que ce processus laisse derrière lui. Entre peinture, sculpture, performance, photographie, voyage, ethnographie et archéologie, mon travail est une recherche incessante de sens ou de ce qui pourrait être décrit comme une recherche du déplacement de sens : l’impossibilité de trouver un espace neutre.
Où et quand se situe la véritable information dans une chose, un objet ou une relation ? Les objets transportent les informations.
En utilisant la plupart des objets et matériaux qui sont à portée de main, j’effectue les manipulations de manière directe et spontanée, crûment, en ajoutant des couleurs vives. Les transformations et les arrangements que je construis sont autant de tentatives de trouver un équilibre entre les caractéristiques dont le matériau est déjà chargé et la modification que j’applique aux objets sous forme de peinture, de papier mâché, de dégradation volontaire ou de collage. Cette transformation appliquée à l’objet est un revêtement de son histoire, une métaphore de la nouvelle authenticité qu’il acquiert lorsqu’il est retiré de son emplacement d’origine et re-présenté dans un nouveau contexte, celui de l’espace d’exposition.
Tout au long de mes performances et de mes vidéos, le savoir et les informations (perdus) sont recherchés : des renseignements sont échangés entre deux personnes dont l’une comprend mal l’autre ; un voyage en cargo à travers l’océan à la recherche d’une histoire ; des performances où je fabrique des objets et je rejoue des traditions oubliées ou obsolètes. En gardant à l’esprit que le contexte et le temps sont des facteurs qui ne cessent de re-transformer le message diffusé par un travail, mon effort devient une chorégraphie de relations, une danse d’incidents.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2013)