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  • 2017

DIANE ETIENNE

J’ai grandi dans le creux du massif de la Chartreuse ; la glaise, les torrents, les écorces d’épicéas et les lignes vertigineuses des falaises furent les complices de toute mon enfance. Les techniques de gravure que l’on m’enseigna à l’École Estienne furent un tournant dans ma
pratique du dessin et de l’image imprimée, de part leurs qualités graphiques et esthétiques  mais aussi pour ce pouvoir reproductible qui m’amena très vite à m’intéresser à l’espace du livre.
Si aujourd’hui mon travail de gravure s’oriente principalement vers la xylographie c’est que cette technique rend possible de grands formats et instaure, pour le graveur, une forme de bataille corporelle avec la matière bois.
Depuis quelques années je m’interroge sur la manière de faire exister mon travail dans l’espace, sans me contraindre aux murs comme seuls supports d’accrochage qui pour moi instaurent un parcours trop strict et sans flexibilité aux yeux du spectateur. Ces questionnements me permettent d’envisager le dessin dans des jeux d’installations, et d’établir un décloisonnement du format en produisant alors des images de grande dimension.
La narration, moteur de certains de mes travaux est peu à peu déconstruite au profit d’images articulées par des jeux de formes, de motifs, de signes et de trames brouillant ainsi la limite  entre espace réel et espace représenté.
À la linéarité des murs je préfère m’intéresser aux parcours multiples proposés par l’installation. L’envers, l’endroit, la succession des plans et le parcours du corps spectateur est devenu pour moi nécessaire dans mon envie d’appréhender l’espace. La modularité de mes pièces dans l’espace d’exposition et leur autonomie, que je mets en place par le biais de structures et constructions se poursuit dans mon travail d’édition à travers l’espace du livre.
Le livre, que je conçois comme un objet total, me permet d’introduire la notion d’échelle de manière plus affirmée (par des jeux de transpositions mais aussi par son rapport direct, intime au lecteur et par sa diffusion).
La temporalité rythmée par les pages, les différents papiers et les choix de mises en pages sont autant de paramètres qui me renvoient au travail d’installation dans l’espace tridimensionnel.