DANIEL MITELBERG

Présentez-moi un haricot.

Le livre n’a pas d’oeil, je vous fais confiance.

Représentez-moi ce haricot.

Dans ces deux haricots, il y a un tout petit peu de toute votre compréhension du monde. Si vous me présentez ces deux haricots, je pourrai comprendre comment vous vous voyez dans le monde. C’est-à-dire que je ferai de la place dans le monde que je comprends, pour vous et pour vos haricots.

Sinon, aujourd’hui, le 9 janvier 2018 à Marseille, il n’a jamais fait aussi beau de toute la vie. Une grande première ! Demain par contre, il fera -c’est incroyable- exactement aussi beau qu’aujourd’hui, à l’identique. Ce sera vraiment encore une fois une nouvelle grande première. Après-demain est par contre  un autre jour, il fera pour la première fois depuis deux jours : moche.

A part ça, je pense que c’est un jeu avec les limites de ce que l’on croit être le réel. En traduisant de l’imaginaire dans le monde réel, peut-être qu’on le défie (le monde réel) ou plutôt que l’on défie les limites que l’on attribue à ce réel. Ces limites n’existent bien évidement pas, sachant que ce sont nous qui les concevons et que nous ne sommes pas aussi implacables dans leur conception que nous l’imaginons pour la nature, la matière, le réel qui nous défie ou que nous défions.

Maintenant, présentez-moi le monde.

Au plus simple levez juste les bras pour désigner votre alentour ça marche très bien.

Représentez-moi ce même monde.

Ne ressemble-t-il pas étrangement aux haricots ?