Art
2010
Coline Casse
Freiner le flux hypo-crise, le ralentir, le ralentir jusqu’au mutisme, jusqu’à l’éclatement de son découpage, de ses coupures, de ses coutures, des ficelles tirées dans la sauce à l’urgence. Recette grasse assurée. L’objectif de la caméra dépêche l’indispensable du jour, dégueule ses garde-fous, objectif : nivellement. Décortiquer le cycle infernal de la chronique mascarade, s’attarder sur chacun de ses registres, chacune de ses syllabes, jusqu’au trou vierge d’une respiration esquissée. Dérouler le rythme absurde sur une frise aussi subjective que la source prétend à l’impartialité, aussi intime que l’on fait le tour du monde, statues griffées dans le souffle de paroles, paroles, paroles. Capturer l’écran piège lumineux, par prélèvements, pinceau aiguille qui s’est retournée, du receveur à l’émetteur qui centripète dans le refuge du centrifuge. Digestion, dilution, disparition, distinguer.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2010)