Art
2018
Celia Cassai
« La terre, pour moi, n’est pas la nature, mais un musée. »
Robert Smithson
L’origine de mon travail se trouve dans la marche, la déambulation et la collecte pratiquées à la limite d’un rituel.
Plus particulièrement dans l’observation des formes que la nature crée dans les domaines de l’entomologie, la géologie, la botanique ou encore la biodiversité marine. Toutes sont autant d’éléments qui inspirent les formes de mes sculptures.
Voir, collecter, observer, transformer…
Je crée des formes hybrides, je mets la céramique en tension/relation avec d’autres substances comme la cire, le latex, des végétaux, la laine… J’aime me laisser guider par la matière, c’est elle qui mène la danse de mes mains, afin de donner naissance à des formes organiques, émergentes sans anticipations prédéterminées.
Mes formes opèrent souvent dans une idée de verticalité qui suggère une croissance, une évolution, à l’image même de la nature. Cette conception singulière de bâtir -de la construction et de l’assemblage- se retrouve dans ma manière de « greffer » des matières/matériaux à la céramique qui met en jeu le travail de la main. La sensation de la matière met en œuvre un certain rapport au corps, au touché.
J’aime dans la céramique la confrontation de ces éléments : la terre et le feu, qui donne naissance à des imprévus, on ne sait jamais exactement comment le feu va la transformer les matériaux. L’imprévu est un caprice de la terre que je travaille. Une goutte d’émail qui se fige en coulée, une teinte plus opaque sur un module, une forme qui se tord sous la chaleur… ce sont des petits miracles que la terre et le feu nous offrent.