Art
2015
BEATA CZUDOR
En regardant certaines images, nous remarquons seulement un système de lignes qui dessinent une sorte de paysage, une forme organique. Nous ne savons pas vraiment s’il s’agit d’un fleuve, d’un arbre, ou d’autre chose. Et il se trouve qu’en agrandissant les petits détails, ou en diminuant les grands éléments, nous ne sommes plus sûrs de ce que nous sommes en train de voir.
En jouant sur les échelles, nous obtenons des images intéressantes où des ressemblances frappantes ressortent des structures observées.
Ce que nous voyons dépend finalement de notre point de vue.
Je contemple les fragments organiques tout autour de moi, en marchant sur le trottoir, dans l’herbe, à l’école, à la maison.
J’aime voir les détails qui se perdent entre eux.
Je les photographie, je les dessine et parfois je les mets dans ma poche. Je les sors plus tard dans l’atelier. Sur mes toiles, ils ne seront plus invisibles ou insignifiants, ils auront un rôle important dans un nouveau paysage fictif.
Lors de mes promenades, j’observe les feuilles, les pierres et le sol. Je m’allonge dans l’herbe en tournant ma tête et les points de repères se mélangent, le bas et le haut, la gauche et la droite se confondent. Les cailloux sont juste devant mes yeux, en face de mes pupilles.
Ils sont grands et leurs contours sont épais.
Derrière eux, tout est flou, mou.
Lorsque nous regardons les éléments de la nature, nous voyons un système qui se multiplie progressivement. Comme s’il y avait toujours une nouvelle porte qui s’ouvrait.
Une sorte de circularité des tâches et des lignes rondes apparaît dans mon travail. Je peins et je dessine les espaces extérieurs de mon point de vue intérieur, corporel et mental, pour produire des formes métaphoriques, qui nous font penser au monde qui est autour, mais aussi à ce qui peut être en nous.
J’aime lorsque nous ne pouvons pas les identifier, lorsque ce que l’on voit est une analogie, ou juste une question, une suggestion.
Extrait de 13+1. (moi), DNSEP 2015