Art
2010
Aurélien Desvalogne
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C’est à travers les techniques dites « archaïsantes » que ma pratique s’est épanouie. Cela conditionne totalement l’aspect que prennent mes pièces. Le bricolage m’emmène vers l’esthetique du « cheap » et de l’inachevé. Ma curiosité m’a poussé à explorer plusieurs disciplines, telles que le dessin, la peinture, le collage, la photo, l’édition, le son, le volume et la projection.
Villageois débarqué en ville depuis peu d’années, mes productions sont les témoignages d’une époque en débâcle. Elles me servent d’exutoire et me permettent d’exprimer ma colère, mon cynisme, mon pessimisme à l’égard d’un certain système, d’une certaine société, d’une certaine humanité. Mes moments d’errance sont ma principale nourriture. Mes sujets sont le produit de la digestion de ces moments.
Marqué par les images des mass media, mon répertoire est par nature déjà usé, décanté par ses différents modes de reproduction. Mon travail perd alors tout rapport à l’original, et accède au statut de reproduction sociale, quasi-anonyme. Parfois d’essence grotesque, de l’ordre du fun, mon univers est truffé de lieux communs.
Je n’ai pas qu’un intérêt pour les images de mon temps, mon regard est teinté de passé et ma vision empreinte de nostalgie. Cela plonge mon travail dans la mouvance de la mode et la conjoncture d’une époque. D’un autre côté, mon intérêt pour l’art brut et ses avatars, symptôme d’une réaction nostalgique à une situation artistique, immerge mon travail dans une naïveté intemporelle.
Tel un enfant, créant à l’instinct, je tente de me libérer de la prétention d’être novateur, restant humble et vivant au présent.
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2010)