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  • Design

  • 2018

ANTHONY CURINGA

 

La place du corps humain est très importante dans mes inspirations ; je suis fasciné par le corps et ses manipulations, j’en fais une sorte de fétiche moderne.

Mes inspirations proviennent de l’exploration de la génétique, de la biologie, du transhumanisme ou de l’hybridité. J’ai aussi une obsession naturelle pour des formes organiques telles que la mousse, les taches, les bosses, l’épine dorsale, les fluides visqueux. J’essaie de créer une illusion et de jouer avec les limites du corps. Je réfléchis aux tensions, aux frontières qui s’exercent entre peau et matière, entre vivant et inanimé, entre organique et technologique, et à les faire fusionner comme si elles formaient une seule et même entité, une essence où les objets font corps avec la chair et l’équilibre humain qui donne naissance à un nouvel organisme autonome.

 

J’explore les volumes et le remodelage de la silhouette humaine de façon rapide afin d’expulser toute l’énergie créatrice, tant par un aspect visuel, que par les sens. Que ce soit par le son émis par le corps en mouvement, par ce que ressent l’homme dans sa nouvelle peau, par son déplacement, je veux remettre en question notre identité corporelle et psychologique à travers un vêtement qui habite le corps : mi-hommes mi-bêtes, des êtres extrahumains, des mutants prêts pour affronter l’asphalte et nos jungles cosmopolites.

 

J’essaie de mener mon travail à mi-chemin entre art et mode, de mêler design, architecture, nouvelles technologies et critique sociale. Mes thèmes de prédilection sont l’identité, l’isolement, l’oppression et le mouvement du corps. Je suis intéressé par la mode, mais pas au sens général du terme, je me préoccupe plutôt de l’évolution du corps humain et de son enveloppe à travers le vêtement. Les formes et secondes peaux que je produis complètent et transforment le corps, et de fait les émotions. C’est la quête de la perfection du corps qui m’interpelle sur nos idéaux de la beauté. L’hybridation remet en question notre identité corporelle et psychologique. J’utilise des codes esthétiques pour défier les valeurs du beau et du bon goût : difformité, exagération, accumulation, expansion, pour provoquer et faire réagir sur notre identité.

 

Attirance, répulsion, malaise, peur, angoisse : utiliser le corps pour y exprimer ses émotions et le métamorphoser.