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Diplômés

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  • 2014

Andrea Simoes

« Ce qui nous parle, me semble-t-il, c’est toujours l’événement, l’insolite, l’extra-ordinaire : cinq colonnes à la une, grosses manchettes. Les trains ne se mettent à exister que lorsqu’ils déraillent […] » (1)

Le quotidien doit-il laisser rouler tous ses trains ? Ces déraillements ont été les éléments déclencheurs qui m’ont permis d’établir une liste de plaisirs transgressifs : « #40 Pendant le repas, mâcher longuement et montrer le contenu de sa bouche à son voisin ». Certains manquements à la bonne conduite rendent le quotidien agréable et permettent à l’esprit de se relâcher.

Le Supraordinaire (en écho à L’Infra-ordinaire de Georges Perec) est un instant agréable dans le quotidien, trop rare pour être ordinaire et trop commun pour être extraordinaire. Le Supraordinaire se traduit par des plaisirs transgressifs. Ils invitent à la régression, à l’abandon de la bienséance qui me parait rendre parfois le quotidien rigide. Un plaisir transgressif est un acte anodin qui prête à interaction et fait réagir. Il se fait avec plaisir et parfois avec malice. C’est un geste que tout le monde a déjà fait au moins une fois dans sa vie. Il est contrôlé et réprouvé durant les années qui conduisent à l’âge adulte car il ne fait pas partie des codes de bonne conduite, des convenances à adopter en société.

L’idée source de mon travail est d’insérer un grain de sable dans les rouages du quotidien.
Pour cela, je mets en œuvre l’affichage (Supraffiches) et l’édition (Supracartes et Zigomil).
J’incite la personne qui vit un quotidien morose à adopter un regard extérieur sur elle-même, sur les conventions qui l’empêchent de s’épanouir. À travers le Supraordinaire, je propose des armes pour un quotidien plus agréable.
Je donne l’opportunité à celui qui regarde de faire des choix en soumettant l’idée que la bienséance entrave sa capacité à lâcher prise. J’offre l’opportunité à celui qui regarde de transformer son propre quotidien par une attitude décalée, par la dérision, par la fantaisie, par l’humour, tout en conservant le respect de l’autre et en réactivant les interactions sociales.

(1) Georges Perec, Approches de quoi ? (1973) in L’Infra-ordinaire, édition du Seuil, 1989

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2014)