Bienvenue à l’Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille-Méditerranée – INSEAMM. Il regroupe depuis mars 2020, les Beaux-Arts de Marseille et le Conservatoire Pierre Barbizet. Pour continuer directement sur le site du conservatoire cliquez ici (site en construction).

Diplômés

Voir tous

Andréa Ferro
  • Art

  • 2009

Andréa Ferro

Installation d’une existence rêvée, projetée, fédératrice. AutoREprésentation : saisir ce qui est menacé de disparition, amplifier, mettre la force en signes. Espace imaginaire et expérience animée dans la couleur du réel, modulé sous l’influence du désir flou, universel. Sauter à côté de l’écoulement de la vie courante où le corps s’évanouit. Dans l’exaltation du présent heureux les sens s’éveillent ; tout est là à la fois. Ça s’agite mais quelque chose de précieux reste figé, offert, suspendu dans l’air, vibre, crie, danse, restaure l’identité et le corps, infiniment présent puisqu’il est le support inévitable de l’être-au-monde. Atteindre la conscience à travers les sens, la mémoire. Sortir du statut idéal dans nos sociétés occidentales où notre place est celle du silence voire de l’effacement. Une voix (cut-up/soul/beat/ pop/bruit/parole), une trame (partition/ligne) liant image et son : de ces trajectoires faire de la musique, composer l’espace sonore (art et propriété fondamentale de l’univers). Écouter sensiblement, isoler des sons comme on fixe son regard et choisir un point de vue qui éveille la possibilité d’une musique de l’image. Explorer profondément les qualités intrinsèques du son (voix/machine/environnement/sample) en intervenant sur le plus infime (bruit/ fréquence/modulation). Réflexion sur le matériel musical conduite d’abord à un niveau sensuel. Influence jazz, ouverte à l’aléatoire et à l’éphémère. Convergence : actions et disciplines distinctes orientées vers le même objectif, au point de rencontre d’une même préoccupation. Multidisciplinarité, multidiffusion : situation insolite provoquant la gène. Cesser de s’écouler dans le miroir fidèle de l’autre, là où les interlocuteurs s’effacent dans la familiarité des symboles en même temps qu’ils se mettent adéquatement en scène. Un malaise jailli de la rupture de sens met le corps en évidence. Exposé, indéfinissable, il perd sa fluidité antérieure, se fait pesant, encombrant, mystérieux. On ne sait plus comment l’aborder. Maintien de la fusion pensée/instinct/sensibilité, osant la simultanéité et la mise en tension des pratiques, dans et avec tous les langages, échappant à toute tentative de catégorisation hâtive. Confronter intime/public, populaire/savant, instinct/anticipation, à partir de courts-circuits et matériaux (dé)générés en live. Celui qui découvre ceci, non comblé par un style immédiatement identifiable dans l’anthologie de l’imagerie contemporaine, sera confronté à mon incessante interrogation sur ma position dans le monde de l‘art.

(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2009)