Art
2009
Amélie Derlon
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L’air est filmé en premier ; vent, chaleur, intérieur… Un autour, des alentours. Un environnement a posteriori (connu) ou pas ; celui que je construis et cherche (la réinvention d’un espace intérieur). Cet Environnement-Mère, Maître, enveloppe celui que j’ai choisi comme personnage, lui et son geste. Dans ce présent filmé j’oublie ce pourquoi je les ai choisis et ne leur demande de n’être plus qu’un geste. Il y a cette vérité de laquelle je ne veux pas parler. Je filme par et pour un lieu, une peinture, une personne, une lumière, ou un moment. Ils sont des dons inutilisables ; ils sont ce que j’en vois, du temps, le nôtre, et aussi de cette surface. Construction, le mécanisme est adaptation et plagiat dont je pourrais énumérer chaque nom ou situation.
Un texte à propos de ce que doivent être les personnages de mes films
Devant une nature mère épaisse comme les murs protecteurs d’une église, il y a cet homme né pas loin d’Assise qui décidera de consacrer sa vie à une chose, à la recherche de laquelle il partira. Vivant dans les hauteurs, il roulera, cycliste sûrement il descendra. Descendra vers le plat. Remontera toutes les nuits dormir dans ses sommets. Et chaque jour il ira plus loin. Débarrassé de lui-même, ce demi-sage comprendra qu’en ayant de volonté donnée sa vie à la recherche de, c’est que précisément il l’avait trouvé. “Méditer en roulant est un aveu d’épuisement”*, crevé il tombe, trop bas il ne remontera pas dans la minute.
*Le Chrono de Maurice Roche
(Texte extrait du catalogue des diplômés de 2009)