Art
2017
ALICE GRIVEAU
Suis-je en train de me battre ?
Cette installation est un chantier (de construction/d’archéologie), comme un dessin en train de se produire, une histoire en cours d’écriture. Elle se déploie dans l’espace et dévoile un ensemble : le continuum des questionnements qui ont traversé mon esprit.
Depuis le premier jour où je me suis posée au sein du studio LAÏKA (atelier de sculpture), jusqu’à celui de mon diplôme, je n’ai cessé de chercher un moyen de « rentrer » dans la sculpture. Rentrer dans la sculpture, c’est s’engager dans la dimension physique de notre monde. Dans ce qui serait son poids, son volume… revenir à sa condition en tant que matière. De cette « matière-monde », j’en ai extrait une forme propre d’archive. Je l’ai explorée, parcourue, expérimentée et transposée à mon échelle afin d’en proposer une nouvelle lecture.
Ce processus de recherche est donné par les oeuvres et les documents qui le constituent et le continuent. Tour à tour, le corps, l’espace, la trace se combinent et me mènent… dans un mouvement qui veut remuer les choses, remuer les couches. À travers et par des sensations et des phénomènes, des surfaces, des matières, des gestes, des ombres et des lumières, comme autant de chapitres qui nous permettraient de construire un présent immédiat. En ignorant l’image, en épuisant les gestes et leurs traces, j’étiole les limites de la matière afin de trouver le moyen d’accéder à quelque chose qui nous dépasse pour le faire apparaître : la perte, symptôme d’un monde où il semble difficile d’être.