Not So Quiet, Please • Cycle d'écoute
Les Beaux-Arts de Marseille
Not So Quiet, Please, #21 / Robert Ashley
13.05.19
5/13/19 13:00
NSQP, #21Robert Ashley
Entendre un jour la voix de Robert Ashley, c’est succomber à son timbre calme, grave, hypnotique, mutin et ne jamais plus l’oublier. Une voix qui emporte irrésistiblement avec elle l’auditeur dans les plis et replis de ses récits mi-chantés, mi-parlés. La voix, la sienne mais aussi celle de ses collaborateurs (Joan La Barbara, Jacqueline Humbert, Thomas Buckner, « Blue » Gene Tyranny, Sam Ashley, …), était pour ainsi dire l’instrument de Robert Ashley.Organisateur du mythique ONCE Festival de Ann Arbor (États-Unis) de 1961 à 1969, membre du collectif de musique expérimentale Sonic Arts Union (aux côtés de David Behrman, Alvin Lucier et Gordon Mumma), cofondateur du ONCE Group, directeur du San Francisco Tape Music Center puis du Mills College Center for Contemporary Music (Oakland, États-Unis), Robert Ashley peut être tenu pour l’un des compositeurs les plus passionnants et influents de ces 50 dernières années. On lui doit notamment d’avoir fait entrer de plain-pied l’opéra dans la modernité par la redéfinition de son instrumentation, son économie, et en le pensant pour la télévision plus que pour la représentation scénique.
Dans son œuvre prolifique faisant une large part à l’électronique, des personnages – parfois directement inspirés de son entourage – parlent une langue populaire pour dire le désir, les désillusions et les regrets, dressant ainsi le portrait complexe du monde qui est le nôtre.
Traversée en quelques pièces d’une œuvre gigantesque et complexe. Pour que l’exercice, périlleux s’il en est, ne tourne à la proposition résolument subjective ou autoritaire, quelques balises s’avéraient nécessaires. Celles-ci pourraient se résumer comme suit : privilégier la voix de Robert Ashley à celles de ses (brillants) collaborateurs, explorer les époques, faire entrer en dialogue enregistrements rares d’époque et captations récentes de pièces anciennes, croiser les formes (symphonique, opératique, solo, électronique), éprouver les durées, ne rien éditer.