Bienvenue à l’Institut national supérieur d’enseignement artistique Marseille-Méditerranée – INSEAMM. Il regroupe depuis mars 2020, les Beaux-Arts de Marseille et le Conservatoire Pierre Barbizet. Pour continuer directement sur le site du conservatoire cliquez ici (site en construction).

Agenda

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Uriel Orlow au Frac et au Mucem

12.03.20, 13.03.20

© Uriel Orlow, « Botanical Dreams », 2018. Copyright l’artiste et l’ADAGP.

Exposer le récit.
Pratiques historiennes, artistiques et curatoriales

Un séminaire des Beaux-Arts de Marseille en partenariat avec le Mucem, le Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur et le Collège International de Philosophie.

Une proposition de Vanessa Brito, professeure aux Beaux-Arts de Marseille et directrice de programme au Collège International de Philosophie

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Grey, Green, Gold (and Red) : conférence-performance de l’artiste Uriel Orlow
jeudi 12 mars 2020 de 18h30 à 20h (Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, plateau multimédia)

Grey, Green, Gold (and Red) développe les thèmes et les préoccupations du projet Theatrum Botanicum (2015-2018), en considérant les plantes et les jardins comme des agents actifs de l’histoire et de la politique. La conférence interroge le rôle du jardin crée par Nelson Mandela et ses codétenus dans la prison de Robben Island au cours de leur incarcération de 18 ans, ainsi que les implications d’un combat continu entre une fleur et un écureuil, ou le sort des espèces exotiques en Europe et en Afrique du Sud.

Légende : Uriel Orlow, Grey, Green, Gold, lecture performance, 2017-2020. Copyright l’artiste et l’ADAGP.

Theatrum Botanicum : rencontre avec Uriel Orlow
vendredi 13 mars 2020 de 11h à 13h (Mucem, I2mp, salle Meltem)

Le projet Theatrum Botanicum (2015-2018) considère les plantes à la fois comme des acteurs de l’histoire et comme des agents dynamiques – reliant la nature et les humains, la médecine rurale et cosmopolite, la tradition et la modernité – à travers différentes géographies et systèmes de connaissances, grâce à une variété de pouvoirs curatifs, spirituels et économiques. Uriel Orlow y aborde des sujets tels que le rôle de la classification et de la dénomination des plantes, le nationalisme botanique, la migration et l’invasion des espèces, le biopiratage et la diplomatie des fleurs pendant l’apartheid. L’artiste présentera le travail photographique et vidéo élaboré dans le cadre de ce projet et reviendra sur les problématiques abordées dans « Grey, Green, Gold (and Red) », la conférence-performance qu’il fera la veille au Frac.

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Un « retour au récit » se manifeste aujourd’hui au sein de l’histoire et affecte plus largement les sciences sociales et les arts visuels. Quelles en sont les causes ? Pourquoi chercheurs et artistes se tournent-ils vers le récit ?

À l’ère dite de l’Anthropocène, le sentiment de vivre dans un monde usé qui semble courir à sa perte suscite la nécessité de fabriquer de nouveaux récits pour retisser des liens entre l’existant et composer de nouvelles trames spatio-temporelles susceptibles d’ouvrir des possibles non-advenus et de contester toute forme de déterminisme. Ce séminaire se propose de saisir comment artistes, historiens ou anthropologues cherchent à déployer la dimension politique du récit à travers un certain nombre de gestes et de préoccupations communes : renoncer à la position de surplomb ; interroger sa propre situation d’énonciation ; chercher à égaliser les discours et à refuser toute hiérarchie des autorités ; tenter d’élargir le récit et d’en faire une forme inconditionnelle d’accueil, un espace ouvert aux fantômes, au refoulé et à l’exclu qui prend en considération une multiplicité d’êtres et de voix nécessaires à l’ouverture d’un espace démocratique.

S’intéresser à ces mêmes gestes nous permettra de mieux comprendre comment les sciences humaines et sociales influencent les potentialités narratives des écritures filmiques et photographiques, mais aussi comment le cinéma et l’art contemporain renouvellent l’essai et l’énonciation historique. Comment les artistes définissent-ils les enjeux des réécritures de l’histoire qu’ils proposent ? À quelles expériences artistiques et curatoriales s’ouvrent les historiens ?

L’historiographie étant par excellence le lieu d’exposition de la fabrique du récit, nous nous intéresserons aussi bien aux rêves d’histoire de Philippe Artières qu’aux recherches sur l’histoire empêchée que mènent actuellement Romain Bertrand et Patrick Boucheron pour ouvrir le récit et raviver la force subversive de la description. Nous porterons également notre attention à des pratiques cinématographiques et photographiques expérimentales (film performatif, conférence performée, projection parlée) qui croisent différents langages et supports pour chercher leur propre forme et dispositif d’écriture. Le travail de Silvia Maglioni et Graeme Thompson, Uriel Orlow ou Filipa César, entre autres, nous permettra de saisir comment le cinéma élargi expose le récit à son propre éclatement spatial, en rejouant son caractère hétérogène, discontinu, décentré, lacunaire ou partiel.

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Séances suivantes :

7/8
« Story Telling for Earthly Survival » de Fabrizio Terranova. Projection en présence du cinéaste
jeudi 2 avril 2020 de 18h30 à 20h (Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, plateau multimédia)

Le récit comme force propositionnelle : rencontre avec Fabrizio Terranova
vendredi 3 avril de 11h à 13h (Mucem, I2mp, salle Meltem)

8/8
Rencontre avec l’historien Romain Bertrand
mercredi 6 mai 2020 de 18h30 à 20h (Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, plateau multimédia)

Discussion avec Romain Bertrand
jeudi 7 mai 2020 de 11h à 13h (Mucem, I2mp, salle Meltem)