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Campus Panic — exposition des diplômé·e·s 2024 en options art & design

30.08.24

Campus Panic
30 août — 13 octobre 2024
Exposition des diplômé·e·s 2024 en options art & design
Beaux-Arts de Marseille — INSEAMM

Friche la Belle de Mai
La Tour, 5e étage,
41 rue Jobin, Marseille 3e

En partenariat avec FRAEME et la Friche la Belle de Mai

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Pour la troisième année consécutive, l’école des Beaux-Arts de Marseille a le plaisir de présenter l’exposition de ses diplômé·e·s. Inaugurée le 30 août 2024 à l’occasion du vernissage du salon Art-o-rama, l’exposition sera ouverte au public pendant plusieurs semaines et ponctuée de temps de médiation pour la rendre accessible au plus grand nombre.

Pensé comme une œuvre collective, cet événement vient clore le cursus des diplômé·e·s et leur offre un tremplin à leur sortie de l’école.

Après le succès des expositions Habitacles dont le commissariat a été assuré par Jeanne Mercier, puis DRIFT – dérapage contrôlé par Karin Schlageter, c’est au tour de Salma Mochtari, chercheuse et curatrice, d’accompagner les jeunes artistes et designers.

Membre du collectif curatorial et éditorial Qalqalah قلقلة depuis 2020, la pratique de Salma Mochtari prend souvent appui sur les circulations conceptuelles entre les champs de l’art et la philosophie contemporaine. À partir des cas spécifiques des absences archivistiques et des études noires, elle travaille les généalogies présentes et à venir entre les études critiques contemporaines, décoloniales et queer.  À l’occasion de Campus Panic, elle dévoile les œuvres et les productions qu’elle a spécifiquement sélectionnées pour ce grand rendez-vous annuel.

Peintures, installations, prototypes, vidéos, performances, objets, photographies… prennent place au sein de l’espace d’exposition témoignant ainsi de la vitalité de la scène contemporaine.

Assemblées autour d’une narration commune, les pièces présentées conservent toutefois leur singularité et l’esprit de leur auteur·rice. Dans une époque tourmentée comme celle que nous traversons, cette jeune génération créative porte en étendard ses espoirs communs et ses revendications intimes pour participer à la construction d’un monde nouveau.

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À la levée du jour et à la tombée de la nuit, dans son microclimat et sa biorégion, le campus des Beaux-Arts de Marseille à Luminy, aux portes du Parc national des Calanques, offre des paysages éblouissants. Il dégage aussi une douce inquiétude, comme au début d’un thriller qui pourrait tout autant devenir un coming-of-age qu’un Hitchcock. Peut-être est-ce l’ombre orangée des sangliers ou des renards qui sillonnent ce territoire peuplé d’étudiant·exs et de professeur·exs le jour, de créatures réelles et fantastiques la nuit. Ses qualités architecturales permettent des déambulations parfois sinueuses, chaque trajet devenant une aventure en soi. C’est à partir de ce lieu que Campus Panic propose d’approcher les pratiques des diplômé·exs des Beaux-Arts de Marseille.

L’expression campus panic renvoie à la centralité de l’imaginaire du campus lors d’événements géopolitiques majeurs, des manifestations anti-guerre au Vietnam aux mobilisations s’opposant à la guerre contre les Palestinien·nes à Gaza et en Cisjordanie*. Lui empruntant la centralité d’un campus devenu paradigme, à la fois fantasmé et producteur de pratiques et de relations, l’exposition rassemble 51 artistes et designers aux travaux singuliers et faisant tous échos aux tumultes qui traversent le présent. Avant qu’il ne soit huis clos, le campus est donc une condensation du monde et permet de partir d’un paysage précis pour traverser l’inquiétude, latente, d’un contemporain ébranlé par les crises et les angoisses, vers des travaux qui se proposent de mobiliser l’archive, de détourner les symboles, d’investir des rituels et des imaginaires mystiques pour s’installer enfin dans une sorte de tendresse, affrontant les assignations dans des gestes tournés vers la société. Pour que la panique change de côté.

*Voir à ce sujet l’éclairante analyse de Samuel Catlin, chercheur en études juives à l’Université de Buffalo, in “The Campus Does Not Exist », Parapraxis 4, été 2024. Lien : https://www.parapraxismagazine.com/articles/the-campus-does-not-exist (consulté le 10/06/2024).