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Charlie Jeffery

© Charlie Jeffery, Lone Chair Garden (Office of Imaginary Landscape – work in progress), collège Marie Curie, Les Lilas, 2016.

Charlie Jeffery (enseignant à l’‪#‎Esadmm‬) exposera à Art Rotterdam du 10 au 14 février / Vernissage le 10 à 18h en présence de l’artiste et de sa galeriste Florence Loewy by artists.

The Office of Imaginary Landscape est un projet protéiforme et au long cours, dont l’artiste a déjà produit plusieurs versions par le passé. Environnement évolutif, pensé comme un terrain d’expérimentation, ce « bureau du paysage imaginaire » tire en partie son titre d’une série de pièces musicales de John Cage composées entre 1939 et 1952, intitulées Imaginary Landscapes, dans lesquelles
la matière sonore est donnée par divers ensembles d’objets et d’instruments (douze postes de radio et vingt-quatre performeurs, par exemple, pour Imaginary Landscape n°4). Ici, le son est en quelque sorte remplacé par la boue qui joue le rôle de matière fertile tout autant que d’élément perturbateur et dont la puissance évocatrice contribue à projeter le visiteur dans d’autres espaces imaginaires. L’artiste propose l’ensemble comme une organisation bureaucratique, continuellement occupée, spécialisée dans la production de paysages imaginaires.

D’un environnement familier et standardisé naît un paysage en mutation, colonisé par une vie sauvage et incontrôlée. Comme si elles retournaient à l’état de nature, les pièces de Charlie Jeffery y subissent l’invasion de la boue et la
croissance, semble-t-il inexorable, de plantes qui poussent à travers chaises, bureaux et tas de terre. De cette expansion générale émerge une notion qui prend sa source dans les profondeurs du travail de l’artiste : celle du doute. Rédigé pour l’occasion sous la forme d’un Manifeste, le doute est ce principe créateur qui repose sur une ambiguïté savamment entretenue entre œuvres achevées et formes transitoires, matières premières ou de rebut, espace d’exposition et univers de l’atelier. De l’héritage de l’avant-garde d’après-guerre dont fait partie John Cage, on retrouve chez Charlie Jeffery la tension qui traverse ses œuvres entre le contrôle (une volonté de se fixer des protocoles et des règles strictes), et la possibilité de laisser évoluer de façon organique un travail qui est toujours en mouvement.