Rencontre : Cynthia Lefebvre, artiste plasticienne et chorégraphe dans le cadre de son exposition Bones Scores au 3bisf, Aix-en-Provence

Mercredi 29 mars de 12h30 à 14h00 au LoAD — Beaux-Arts de Marseille

Mêlant installations sculpturales, performances, céramique, films, danse ou encore anatomie, le travail de Cynthia Lefebvre explore divers champs qui partagent une même vulnérabilité et un goût prononcé pour les équilibres précaires.  À la croisée des genres et parfois évolutives, ses œuvres nous apparaissent comme des situations sensibles en prise direct avec la matière. Avec le corps pour principal outil d’investigation, elles s’inscrivent dans un rapport au temps étiré et ralenti propice au déplacement de nos attentions. À la fois instrument, filtre et réceptacle, ce corps est lieu de coexistences. Il est contenu et contenant, singulier mais partagé, fort-fragile. Il est aussi zone de passage(s) : un espace de circulations, parcouru de flux, de liens, d’articulations. Ni tout à fait dedans, ni totalement dehors.

Les rencontres qui s’y opèrent proposent dès lors une expérience du lieu où l’équilibre n’est jamais statique mais passe au contraire par des déplacements. Non sans lien avec la philosophie japonaise, une certaine pensée du plein et du vide est au cœur des réflexions de l’artiste dont le travail s’appuie sur un principe d’interdépendance et une certaine poétique des intervalles. Les objets y apparaissent dans l’interstice entre ce qui sépare leurs états de départ de leurs états d’arrivée. Les formes sont émaillées par leurs métamorphoses passées et à venir. Traversées par le mouvement qu’on leur applique, leurs contours viennent parfois à s’élimer et les objets à disparaître.

Cynthia Lefebvre participe à des expositions collectives au Louvre, à La Villette, au Doc, à la galerie Bertrand Grimont, au Mexique (Lux Perpetua Art Center), à Tokyo (Sogetsu Plaza), en Allemagne (Some of us, French Pavilion – Nordart 2019). Parmi ses expositions personnelles :  Les yeux dans les mains à la crypte d’Orsay (2021), Peine perdue, pieds retrouvés au 3 bisf – centre d’arts contemporains d’Aix-en-Provence (2023), et prochainement À fleur aux Instants Chavirés. Ses performances ont été présentées au CREDAC, à l’AFIAC, au 19-Centre Régional d’Art Contemporain de Montbéliard, à la Manufacture Atlantique, au FRAC Ile-de-France, au 3 bisf, aux Instants chavirés et au Centre National de la Danse.

Elle encadre également de nombreux projets pédagogiques (workshop, ateliers scolaires et périscolaires) avec le Centre National de la Danse, La Maréchalerie – centre d’Art contemporain de Versailles, L’École Nationale Supérieure du Paysage de Versailles, Tokyo University of the Arts, l’ENSBA Paris, l’Esaaix, l’EESI Poitiers, l’EESAB Rennes, le Mac Val et différents lycées et écoles élémentaires. Depuis 2020, elle partage son travail en centres pénitentiaires, hôpitaux psychiatriques, centres d’accueil pour personnes atteintes de maladie d’Alzheimer, ou encore avec le secteur de la toute petite enfance.