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Me, myself and I, Zoé Ledoux 

06.02.24

Conférence : Me, myself and I, Zoé Ledoux

« Je suis encore à Paris, le train vers Marseille n’est toujours pas parti lorsque je reçois un message d’un ancien professeur de mon école d’art. Un message ou plutôt une invitation à revenir à l’école, une invitation, je cite « pour venir présenter mon travail. »

J’aime retourner à l’école, cela me donne l’impression de revenir chez ma grand-mère. Depuis mon diplôme, à chaque retour sur le campus, il m’arrive de croiser des regards familiers avec lesquels je débute de brèves conversations, généralement autour de ma vie d’artiste, mes actualités et mes états d’âmes : « Comment vas-tu ? Que fais-tu ? Des projets ? J’ai vu sur Instagram que. Bravo. Ah dommage. On m’a dit que. Courage. » Je ne vous mentirais pas, on s’intéresse à moi et j’aime ça. Mais cette jouissance égocentrique ne m’étonne pas et ne m’inquiète pas. Nous artistes, sommes des invisibles travailleureuses de nos chambres. Alors quand on s’intéresse à moi, mon travail et ma chambre, oui, ça me flatte.

Cette fois-ci, la raison de ma venue à l’école est bien différente. Voyez-vous, j’ai été invitée à revenir. Invitée pour parler de moi. Enfin plutôt, parler de mon travail. Mais tout de même, parler de moi. Mais ce matin, assise dans le train, j’ai bien l’impression de ne pas arriver à les dissocier. Car mon travail c’est moi. C’est vrai que ma vie, mon quotidien d’artiste, sont les sujets même de ma pratique. Je le dis moi-même à mes amis : mon travail est mon enfant, une partie de ce que je suis. Donc oui, je crois que je vais parler de moi, parce que si je parle de lui, je dois parler de moi. Mais j’ai peur que cette invitation se transforme en une éloge auto-construite sur ma personne. Je ne sais pas. Peut-être que c’est le jeu lorsqu’on est invité à parler de son travail. Alors je préfère vous prévenir, je vais abondamment utiliser le « je ». Je vais raconter ma vie, mais je crois qu’en définitive, c’est ce que l’on me demande. » – Zoé Ledoux

Biographie

“Se concentrant sur son quotidien d’artiste, Zoé Ledoux questionne son statut de jeune travailleuse de l’art, la place qui lui est donnée dans notre société ainsi que l’influence que l’art porte sur son quotidien et son comportement face à la notion de travail.

À l’aide d’une pratique de la performance, de l’écriture et de l’installation, Zoé Ledoux problématise son rapport au travail, questionne sa valeur, sa temporalité et l’espace où il prend vie : entre espace domestique, espace bureaucratique, espace naturel et institution culturelle. Expériences et observations l’ont amenée à dresser le constat suivant : le travail peut prendre vie dans tous types d’espaces et à travers chacun de nos gestes. Est alors née de ce postulat une volonté de transparence, celle de donner à voir toutes les facettes de son métier. Un espace où l’artiste joue avec malice à mettre sur le devant de la scène les difficultés qu’elle rencontre, la contrainte et l’échec, des situations de vulnérabilité qui deviennent dès lors un tremplin révélateur de la réelle poésie de sa profession : celle du doute, du désespoir et de l’ennui. […]” – Aude Pulvia.

Informations pratiques

  • Mardi 6 février 2024 de 13h à 14h30
  • Load des Beaux-Arts de Marseille
  • Une invitation de Denis Prisset et Pierre-Laurent Cassière
  • Crédit photo :  Zoé Ledoux